Sicile : des francs-maçons aidaient la mafia à retarder des procès (procureur)
mercredi 18 juin 2008, par admin
ROME, 17 juin 2008 (AFP) - Huit personnes, dont plusieurs francs-maçons, ont été arrêtées mardi en Italie pour avoir aidé des chefs de la mafia à retarder leur procès, a annoncé le procureur de la République de Palerme au cours d'une conférence de presse à Rome.
Plusieurs francs-maçons ont utilisé leurs réseaux pour aider, moyennant finances, des chefs mafieux de Trapani (ouest de la Sicile) et d'Agrigente (sud) à retarder leur procès jusqu'à ce que les faits soient prescrits, a expliqué le procureur Francesco Messineo.
"Il s'agissait d'un réseau très complexe qui interférait dans des procès pénaux grâce à des contacts bien placés", a-t-il commenté.
"Ils allaient jusqu'à trafiquer le calendrier des audiences", a précisé le procureur adjoint Roberto Scarpinato.
Un certain Rodolfo Grancini, 68 ans, sans profession mais décrit par le procureur comme "un intrigant" disposant d'un cercle d'amitiés haut placées était le pivot du système de corruption.
Outre les francs-maçons, dont le nombre n'a pas été précisé, une policière de la Direction anticriminalité du ministère de l'Intérieur, un employé du greffe de la Cour de cassation, plusieurs chefs d'entreprise et un gynécologue de Palerme, déjà condamné pour violences sexuelles sur une mineure, figurent parmi les personnes interpellées.
Elles sont accusées d'association mafieuse, de corruption, de détournement d'argent public, d'accès illégal au système informatique de la justice et de violation du secret de l'instruction.
Un prêtre jésuite, résidant à Rome et lié à l'un des entrepreneurs arrêtés mardi, s'est également vu notifier son inculpation, selon l'agence Ansa. Son logement et son bureau ont été perquisitionnés.
Le grand maître de la Grande Loge sérénissime "Unité de l'Italia", Stefano De Carolis, est également poursuivi dans cette affaire, selon la même source.
L'enquête baptisée "Hiram" avait été lancée en 2006 à la suite d'écoutes téléphoniques effectuées dans le cadre d'une autre affaire concernant la mafia. Elle s'était concentrée sur les familles mafieuses de Mazara del Vallo et de Castelvetrano, dans la région de Trapani, "terre de mafia et de franc-maçonnerie", selon le procureur.
Francs-maçons, le grand retour - Le tabou des frères militaires
vendredi 6 février 2009, par admin
Publié le 22/01/2009 N°1897 Le Point
Appartenance. La « grande muette » est une place forte de la franc-maçonnerie.
Jean Guisnel
Les militaires français ne cachent plus grand-chose. Ils peuvent dire qu'ils sont pacsés avec une personne du même sexe ; ne dissimulent guère leurs opinions politiques, et rarement leurs options religieuses. Il reste pourtant un tabou dans l'armée d'active : l'appartenance à la franc-maçonnerie. Dans les armées, les « fils de la lumière » se cachent et se taisent. De nombreux officiers ont accepté d'évoquer pour Le Point leur vie de franc-maçon. Mais pas au grand jour. Pour un militaire, l'appartenance à la franc-maçonnerie demeure un indicible secret.
Il pleut sur Toulon, et la conversation mezza voce est inaudible pour les joueurs de cartes au fond du café. Lucien (1) a 42 ans, est officier de marine et franc-maçon au Grand Orient (GODF). Veut-il se dévoiler ? Impensable ! « C'est à moi, c'est personnel, qui cela intéresserait-il ? Et puis, le dire, ce serait un frein. Un avancement, dans la marine, c'est d'abord une cooptation par vos chefs. » Ce colonel de l'armée de terre est radical : « Si je dis ça publiquement, c'est simple, je suis mort ! » Un officier général confirme : « Je sors d'une ville de garnison où les francs-maçons sont nombreux, et personne n'est venu me voir. Afficher de telles convictions dans l'armée, alors que peu y sont favorables, et que beaucoup sont contre, ce serait difficile ! » La réputation du capitaine en reraite Philippe Guglielmi, 57 ans, ne craint plus rien. Issu du rang, Corse de Moriani, il a été recruté en 1981 : « Initié à la loge Fidèles d'Hiram à Rueil-Malmaison, je n'ai pas crié mon appartenance sur les toits. Mais affecté à Brive-la-Gaillarde, j'ai rejoint la loge Fraternité, celle du grand-père de Jacques Chirac. » Il est monté dans la hiérarchie du Grand Orient jusqu'à en devenir le grand-maître, de 1997 à 1999. Son appartenance l'a-t-elle gêné pour progresser dans l'armée ? « Pas du tout. Initié en tant que sous-officier, j'ai eu ensuite une carrière normale. » Ce fabiusien en vue avance ses pions au Parti socialiste.
Sabre, compas et goupillon
Les temps ne sont plus à l'ostracisme croisé entre calotins et francs-maçons. Sauf exception, les couteaux restent dans les poches, et les antagonismes sont policés par l'étiquette de la popote ou du carré. « Les seules prises de bec que j'ai connues avec mes copains francs-maçons, souligne ce général en activité au catholicisme affiché, c'est pour des affaires opérationnelles. Jamais sur les idées. On se connaît trop bien, et nous sommes avant tout des frères d'armes. » Sans doute. Mais la rupture existe bien, affirme cet officier supérieur, vénérable d'une loge de la GLNF, où l'on croit pourtant en Dieu : « On est ostracisé par les intégristes. Le militaire dans la ligne, habitant Versailles avec ses huit gosses, ne nous aime pas beaucoup. Un ami m'a dit un jour qu'il aimerait bien nous rejoindre, mais que pour ça il est trop catho ! Ceux qui viennent chez nous sont des tourmentés, quasiment des protestants, ironise-t-il. Pour les vrais purs, c'est totalement inconcevable. » Mais d'ailleurs, comment les militaires savent-ils qu'un de leurs « collègues de bureau » appartient à la franc-maçonnerie ? Comme dans la vie civile : il y a « tous ceux qui n'acceptent aucun engagement, à partir du début de soirée, le même jour toutes les semaines », s'amuse un industriel assidu dans les états-majors. « J'ai demandé à un colonel que j'aime bien : "Ah bon ! Vous allez à la messe tous les lundis soir à 19 heures ?" Il a rigolé et, depuis, on aime bien discuter de l'Apocalypse de saint Jean », inépuisable mine de controverses pour les férus d'ésotérisme. Un frère du Grand Orient scrute les écrans d'ordinateurs : « Quand j'y découvre une équerre ou une feuille d'acacia, c'est bingo ! Mais il s'agit plus souvent d'officiers subalternes que de grands chefs ! » D'ailleurs, les francs-maçons militaires d'active seraient bien peu. Une source maçonnique ayant travaillé sur ce sujet les estime entre 800 et 900, pour les trois armées. Presque tous officiers.
Hiérarchie parallèle ?
Notre officier toulonnais regrette : « Le tableau d'avancement ne se compose pas à la loge, mais à la sortie de la messe à Saint-Flavien-du-Mourillon. » Excessif ? Sans doute... Mais ces accusations d'ostracisation d'une recherche philosophique qui se veut personnelle sont constantes chez les frères. Dans la maison d'en face, on s'indigne en revanche du secret qui entoure l'adhésion à la franc-maçonnerie, et des supposées manigances des frères. Dans la revue des saint-cyriens, Le Casoar, le général Dominique Chavanat fustigeait en 2003 l'observation par les francs-maçons du secret de leur appartenance : « Moralement, la seule justification du secret est la sécurité. Rien ne paraît donc justifier l'absence de transparence dans le fonctionnement de la franc-maçonnerie. Si la légitime solidarité qui lie les frères amène à favoriser l'un d'entre eux pour l'attribution d'un poste de responsabilité ou une promotion, c'est nécessairement au détriment d'un tiers qui peut être plus compétent ou plus méritant. » Et de poser « la » question : « Est-il vrai que des frères militaires puissent avoir sur d'autres frères de grade supérieur une certaine autorité en vertu de leur grade dans la franc-maçonnerie ? » Le colonel Patrick Lavarde, qui appartient à la GLNF, répond que le secret d'appartenance interdit seulement de révéler l'appartenance d'un autre maçon, et que le secret de fonctionnement n'existe pas plus que pour toute autre association régie par le loi du 1er juillet 1901. Reste le secret des rites maçonniques, « la quête que fait le franc-maçon, et non son hypothétique résultat. Il devient donc évident que tout cela doit s'accompagner du secret, la quête d'un graal dévoilé n'a pas de sens ». Et le colonel Lagarde d'ajouter : « Voilà donc le secret maçonnique ! Nous sommes loin du complot contre la République ou contre l'Eglise. Nous sommes loin des combinaisons douteuses et des affaires véreuses ! » Pour cet officier général qui n'a jamais atteint le sommet de la hiérarchie, mais a servi à la direction du personnel qui gère promotions et affectations, l'existence d'une coterie franc-maçonne appartient au fantasme : « Franchement, je ne sais pas comment j'aurais réagi si quelqu'un était venu me voir en me demandant de l'aider ! Ce soupçon pèse sur moi, et des jaloux m'accusent d'avoir bénéficié de ce prétendu système, mais c'est faux ! Je suis entré tard en maçonnerie, sans conséquence bonne ou mauvaise sur ma carrière. »
Marins et francs-maçons
A condition qu'ils votent à gauche ou qu'ils adhèrent à la droite libérale, les militaires des troupes de marine ou de la Légion étrangère sont plus souvent francs-maçons que les autres. Les choses ont évolué avec le temps, souligne Jean-Yves Guengant, historien de la franc-maçonnerie navale : « Autrefois, c'est dans l'artillerie et la marine que la franc-maçonnerie était la mieux représentée. A Brest, notamment à la loge Les Amis de Sully, les médecins militaires ont toujours été en nombre (2). » Les maçons marins affichent une particularité : les loges des cinq ports de guerre historiques, à savoir Toulon (La Réunion), Lorient (Nature et philantropie), Rochefort (L'Accord parfait), Brest (Les Amis de Sully) et Cherbourg (La Solidarité Jean-Goubert) se sont rapprochées. Elles se retrouvent annuellement dans un port différent, et l'adhésion à l'une implique, cas unique, l'adhésion aux autres. Sans nouvelle cotisation ni épreuves initiatiques. Alors que quatre de ces loges appartiennent au GODF, et la cinquième à la GLNF... Capitaine de vaisseau retraité, Alain Fumaz est grand secrétaire adjoint aux affaires extérieures, au GODF de la rue Cadet, à Paris. Il voit, étonné, les jeunes officiers passer « sous le bandeau », « comme si l'affaire des fiches [lire encadré] était enfin oubliée. Seulement à Toulon, je connais une dizaine d'officiers d'active et des sous-officiers très assidus en loge. Ils ne viennent pas pour s'y retrouver , se réjouit-il, mais pour s'ouvrir, sortir de leur monde et réfléchir à autre chose ».
Obédiences et fraternelles
Discret dans sa loge, le militaire est-il un franc-maçon comme les autres ? Ce marin en poste au ministère de la Défense, à Paris, ne veut même rien savoir de ses collègues militaires et maçons : « Lorsque j'étais à Brest, j'ai rencontré dans ma loge du GODF le type le plus imbuvable que j'aie connu ! J'aime réfléchir à des questions de société, préparer des planches [exposés] sur des sujets ardus, mais surtout pas sur les questions de défense ! » Idempour ce pilote de l'armée de l'air rencontré à proximité d'une base de l'est de la France : « Dans ma loge, je viens pour travailler, pour écouter, m'exprimer et progresser avec mes frères sur nos thèmes de prédilection : les libertés, la laïcité, la symbolique... jamais la politique politicienne ! Mais, pour moi qui suis souvent muté, c'est formidable d'arriver dans une nouvelle ville, accueilli comme si j'avais toujours été là. » Cet autre officier est devenu maçon juste avant ses 35 ans : « C'est l'âge des questions. Je m'ennuyais. J'ai cherché une porte d'entrée vers la société civile. C'était la bonne ! » Pour ceux qui veulent s'intéresser aux affaires militaires, il existe toutefois un espace dédié. L'Association Défense et République (Ader) réunit militaires de tous grades et obédiences, réservistes, industriels de l'armement, journalistes spécialisés, etc. Seule condition : être franc-maçon. Ader est l'héritière du Groupement amical de la défense nationale, que Philippe Guglielmi avait dissous, craignant (à tort, semble-t-il) que des affaires de corruption à Toulon déteignent sur elle... L'Ader possède une dizaine de « cercles », dont le cercle Augereau, à Paris. Il coexiste avec Soult à Montpellier, Chevalier Saint-Georges pour les garnisons outre-mer, Lafayette à Bordeaux, Massimy à Lyon, etc.
Nous rencontrons Michel. Il arbore au revers de sa veste une « croix recroisettée » en diamants, signe d'appartenance au 33e et dernier degré de souverain grand inspecteur général. Ce dignitaire de la GLNF a été initié aux Enfants de Mars, loge du prytanée de La Flèche (Sarthe). Puis il a rejoint une loge militaire américaine à Paris, du temps de l'Otan, avant 1966... Il évoque ses amis des loges militaires britanniques, la Naval Lodge d'Edimbourg, la Four Jamru Lodge créée à Khyber Pass, col frontière entre le Pakistan et l'Afghanistan. A propos de ce pays, la fraternelle militaire travaille sur l'ouverture d'une « loge de circonstance » à Kaboul : « C'est un projet. Rien ne dit que les différentes obédiences l'accepteront. » D'autres fraternelles existent en milieu militaire, dont celle des auditeurs de l'Institut des hautes études de la Défense nationale, la fraternelle Joffre, ainsi que Les Amis de Moncey, réservée aux gendarmes... Mais appartiennent-ils encore au monde des armées ?
1. Le prénom a été changé.
2. « Brest et la franc-maçonnerie. Les Amis de Sully », de Jean-Yves Guengant (Armeline, 2008).
Maréchal des loges
Joseph Joffre (1852-1931), officier du génie ayant fait une partie de sa carrière outre-mer, spécialiste des fortifications, n'a pas été pénalisé par son adhésion à la franc-maçonnerie. Nommé chef d'état-major des armées en 1911, il commande les troupes françaises en 1914 et conduit la guerre avec son adjoint Foch avant d'être évincé en 1916 et élevé à la dignité de maréchal de France. A donné son nom à la fraternelle de l'Institut des hautes études de la défense nationale.
Galons et francs-maçons
Pierre François Augereau (1757-1816). Franc-maçon comme 18 des 26 maréchaux d'Empire. Renie l'Empereur « qui, après avoir immolé des millions de victimes à sa cruelle ambition, n'a pas su mourir en soldat », et passe au service de Louis XVIII. A donné son nom à la fraternelle des armées.
Bonaparte (1769-1821). N'a sans doute jamais été initié en franc-maçonnerie, mais avait un avis arrêté sur la question : « Le militaire est une franc-maçonnerie : il y a entre eux tous une certaine intelligence qui fait qu'ils se reconnaissent partout sans se méprendre, qu'ils se recherchent et s'entendent. »
Napoléon Bonaparte (1769-1821). N'a sans doute jamais été initié en franc-maçonnerie, mais avait un avis arrêté sur la question : « Le militaire est une franc-maçonnerie : il y a entre eux tous une certaine intelligence qui fait qu'ils se reconnaissent partout sans se méprendre, qu'ils se recherchent et s'entendent. »
Charles Hernu (1923-1990). Le premier ministre de la Défense de Mitterrand est passé de la Grande Loge au Grand Orient. Tirant en permanence le diable par la queue, il faisait payer sa cotisation par un fonds de solidarité. Vexé que cesse cette libéralité, il changea encore d'obédience.
René Imbot (1925-2007). Légionnaire, choisi par Charles Hernu pour commander l'armée de terre. Lorsque Mitterrand le nomme à la tête de la DGSE, après l'affaire Greenpeace, en septembre 1985, René Imbot est chevalier Kadosh, 30e degré du rite écossais ancien et accepté, qui en compte 33.
Jeannou Lacaze (1924-2005). Surnommé « le Sphynx », ce légionnaire, ancien artificier du service action du SDECE, était un maçon discret, et déjà chef d'état-major des armées lors de l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Comme René Imbot, il est passé à la fin de sa vie à la GLCS.
Pierre Marion (né en 1921). Ami de Charles Hernu, il a dirigé la DGSE de mai 1981 à novembre 1982. Il a été vénérable de plusieurs loges avant d'adhérer à la Grande Loge unie d'Angleterre. Il a publié « Mes bien-aimés frères. Histoire et dérives de la franc-maçonnerie » (Flammarion, 2001).
Boire un canon
Dans le jargon maçonnique, le « canon » est un verre épais, qui permet de « boire un canon », terme naguère spécifique du rituel des loges militaires.
Pour remplir le « canon », le vocabulaire des « frères » distingue la « poudre faible », qui signifie « eau », de la « poudre forte », qui désigne le vin.
Militaires et maçons : des mots si proches
A Saint-Cyr, les élèves officiers s'agenouillent avant de recevoir le commandement : « A genou, les hommes, debout les officiers ! ». Le nouveau franc-maçon entend : « Debout mon frère, désormais tu ne t'agenouilleras plus devant personne ! »
Le nouveau chef de corps est ainsi présenté devant le front des troupes : « Vous reconnaîtrez comme chef le colonel... » Dans des termes similaires, on appelle les frères à « reconnaître » le vénérable et ceux qu'ils ont désignés comme membre du « collège des officiers ».
Dans les hauts grades, qui évoluent au sein de loges spécifiques, les chevaliers Kadosh (30e grade) se retrouvent dans un « camp » ou « aréopage », du nom d'Arès, dieu grec de la guerre.
La « batterie », ensemble de canons d'artillerie, est dans la maçonnerie l'applaudissement rituel, qui claque à l'unisson selon des règles précises.
Le scandale des fiches
L'affaire des fiches est dévoilée à la Chambre des députés en novembre 1904. Pour favoriser l'avancement des officiers républicains, athées et laïcs, au détriment des catholiques, le général André, ministre de la Guerre, veut connaître leurs opinions religieuses. Nous sommes en 1904. Le gouvernement Combes prépare la séparation des Eglises et de l'Etat, qui sera effective en 1905. André fait enquêter les préfets, mais le système est insuffisant. Les francs-maçons du Grand Orient de France se proposent pour donner un coup de main et les fiches remontent. Comme celle-ci : « Réactionnaire et clérical. Caractère faux. Paresseux et gourmand. Craint le cheval ». On note aussi l'officier qui « a mis ses fils à Stanislas », et que penser de celui-ci qui « ne dit rien contre le gouvernement mais l'étranglerait s'il le pouvait » ? François Vindé, auteur de « L'affaire des fiches » (Editions universitaires, 1989), en a ainsi recensé des centaines dans les papiers qu'un maçon scandalisé avait transmis à un député qui révéla le scandale. Cette délation érigée en système éliminera de l'avancement des officiers de valeur mais catholiques. Au contraire, des incompétents aux opinions conformes à celles du général André-qui décidait seul de toutes les promotions-grimpèrent dans la hiérarchie pour se retrouver aux postes de commande lorsque éclata la Première Guerre mondiale. Joseph Joffre, patron de l'armée française en 1914 et franc-maçon, dut procéder à la mise à l'écart de nombreux généraux qui furent envoyés à Limoges, donnant naissance au néologisme « limoger ». Dans une « planche » rédigée récemment pour la fraternelle de la défense, un militaire écrit : « Cette période a encore une influence sur le personnel militaire, par un rejet très net de tout ce qui est franc-maçon, et engendre encore aujourd'hui de multiples fantasmes. »
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