mercredi 26 novembre 2008

Fraudes électorales et chaussettes


Fraudes électorales et chaussettes
►PIED PLAT +13 VIDEOS


Le bourrage d'urnes à la sauce catalane a finalement tourné au vinaigre. Plus de six mois après les élections municipales, le tribunal administratif de Montpellier a annulé le résultat du scrutin de Perpignan. La "fraude à la chaussette" (voir plus bas) est "avérée", selon le jugement, et a "altéré la sincérité" du scrutin. Sans blagues... Les Perpignanais devront donc retourner voter sous surveillance d'un juge arbitral, sauf si le Conseil d'Etat maintient l'actuel maire Jean-Paul Alduy, qui a fait appel. Retour sur le scandale des chaussettes. ►LAURENT MACABIES

VIDEO 1 (0'44) Reportage de France 3 Languedoc Roussillon à la sortie du tribunal administratif.


Vous saurez tout sur la révolution des chaussettes et les bourrages d'urnes sous la flèche.


La main dans l'urne

Les (désormais fameuses) chaussettes de Perpignan Le président du bureau de vote (n°4) de Perpignan avait été pris en flagrant délit de fraude électorale (le 16/03/08). Lors du 2e tour de l'élection, il avait essayé d'introduire des bulletins de vote en faveur du maire sortant Jean-Paul Alduy (UMP). Après avoir été repéré par ses assesseurs, le petit taquin avait tenté de se débarrasser d'une dizaine de bulletins qu'il avait planqué dans ses chaussettes. "Détail" : le fraudeur est le frère d'un conseiller municipal et futur adjoint de quartier... L'affaire avait provoqué de vives réactions à Perpignan. Le moral dans les chaussettes après une courte défaite de 574 voix, la liste PS-Modem menée Jacqueline Amiel-Donat estimait même qu'il ne s'agissait là que de la partie émergée de l'iceberg. La candidate socialiste a prétendu avoir fait relever (avec une équipe de juristes) "plus de 250 irrégularités" et parlé de "fraudes généralisées" ("des procurations de personnes décédées et même celle d'une personne qui n'est pas encore née"). Munis de chaussettes, des centaines de Perpignanais ont manifesté tous les soirs pendant plusieurs semaines devant l'Hôtel de ville pour demander l'annulation de l'élection et critiquer la dynastie Alduy (50 ans de "règne" de père en fils). Droit dans ses chaussettes ses bottes, le maire sortant répète à qui veut l'entendre qu'il est "totalement transparent". Mais beaucoup se demandaient déjà si les chaussettes du bureau n°4 ne cachaient pas d'autres linges sales...
►Photo tirée de mylittlebuzz.com.

►Le fraudeur présumé s'appelle Georges Garcia. C'est un électricien à la retraite dont le frère était colistier de Jean-Paul Alduy et membre du conseil municipal. D'après le procureur de la République, "Ses explications ne sont pas convaincantes. Il a expliqué qu'il avait agi par pure maladresse et dans l'affolement parce que le décompte des bulletins ne correspondait plus au nombre des votants dans ce bureau" (leparisien.fr du 19/03/08).

►Placé en garde à vue le soir de la fraude
(16/03/08), Georges Garcia a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Il est actuellement mis en examen et passible d'une peine maximale de 22.500 euros et de 5 ans de prison (lepoint.fr du 18/03/08).

Résultats du deuxième tour des municipales de Perpignan
►Les résultats étaient très serrés entre les listes UMP (menée par Jean-Paul Alduy) et le PS (Jacqueline Amiel-Donat). 574 voix ont séparé la socialiste du maire sortant à l'issue du scrutin. La liste FN (Louis Aliot) s'était maintenue. Tous les membres des listes et les résultats sont sur le site officiel du ministère de l'Intérieur.

VIDEO 2 (1'29) L'Indépendant (quotidien des Pyrénées Orientales et de l'Aude) met en ligne des reportages vidéos sur le web. L'affaire de la chaussette est séparée en 4 épisodes. Cette première vidéo montre le dépouillement en compagnie de l'union tricéphale qui réunit Jacqueline Amiel-Donat (PS), Jean Codognès (PS) et Clotilde Ripoul (Modem). La journaliste Corinne Sabouraud était présente lorsque Jean Codognès apprend qu'il y aurait un flagrant délit de fraude électorale.


VIDEO 3 (1'43) Le quotidien était à l'école Léon Blum lorsque "l'homme à la chaussette" s'est fait interpeler par la police.



VIDEO 4 (2'01) Deux heures après le dépouillement, Jean-Paul Alduy s'exprimait. Avec de grands gestes, il a expliqué qu'il y avait "peut-être une certaine manipulation de l'information" qui "ne [lui] permettait pas de s'exprimer". Il parlait aussi de "groupuscules manipulés par leur leader". Le sénateur UMP a tenté de minimiser l'affaire pendant que, devant l'Hôtel de ville, son adversaire en appellait aux manifestations.


VIDEO 5 (2'52) Un témoin a raconté au président du Conseil Général des Pyrénées Orientales Christian Bourquin (PS) la scène qui a conduit à la fouille du bureau de vote n°4. Devant les sympathisants, Bourquin appellait haut et fort à la démission de Jean-Paul Alduy et parle de "magouille organisée". Il souhaitait, lui-aussi, de nouvelles élections. Vidéo réalisée par prestasudvideo.


VIDEO 6 (1'30) Jean-Paul Alduy menaçait aussi de porter plainte. "J'ai gagné cette élection de la manière la plus claire qui soit" et "je considère que j'ai un énorme préjudice en tant que candidat", expliquait sur iTélévision le maire sortant. Il s'est porté civile dans cette affaire.


VIDEO 7 (1'53) "A Perpignan, les chaussettes ne se cachent plus", indique l'envoyé spécial pour France 2 (du 18/03/08). Par la voix de son avocat, l'homme "aux chaussettes" "dit avoir agit de sa propre initiative, sans aucune volonté de fraude". Il plaide la panique après avoir constaté qu'il avait plus de bulletins que de votants.


VIDEO 8 (4'04) Deux jours après l'élection, l'opposition se massait devant l'hôtel de ville. Les socialistes Jean Codognès et Jacqueline Amiel-Donat demandait à être reçus par la préfecture au son des "République bannanière!". Sans succès. Un témoin qui était au bureau de vote n°4 raconte ce qu'il a vu. Vidéo de L'Hebdo Catalan mise en ligne par lepapillon66.


VIDEO 9 (2'03) "J'estime qu'il faudrait tous les fusiller". "La France va rigoler maintenant, quand on va parler de Perpignan, on va nous prendre pour des marchands de chaussettes"... Les habitants interviewés par France 2 (du 17/03/08), étaient très mécontents et le faisaient savoir. On est proche du "Tous pourris".


►L'éditorialiste Bernard Revel
évoquait ce scandale qui remet Perpignan à la Une de tous les médias, 3 ans après des émeutes très médiatisées (voir tf1.fr du 29/06/07). Le journaliste rappelait aussi les propos assez démesurés de chacun.
> Jacqueline Amiel-Donat : "un système mafieux".
> Christian Bourquin : "Honte de la République".
> Georges Frêche (président du Conseil régional) : compare Perpignan à un "musée de la fraude".
> Jean-Paul Alduy : "On a voulu mettre la ville à feu et à sang", "des méthodes putschistes".


►D'après L'indépendant, la campagne de Jean-Paul Alduy a été très mauvaise. Crédité de 23 points d'avance il y a deux mois, le maire sortant a été réélu d'extrême justesse. Le quotidien (du 19/03/08) rappelle les "5 gros couacs de sa campagne".

Jacqueline Amiel-Donat s'est déclarée "soulagée" du jugement, d'autant que le commissaire du gouvernement s'était une première fois prononcé contre ce rejet (le 23/09/08). La socialiste a commenté l'annonce de l'annulation sur lepost.fr (07/10/08) : "Il n'y a pas eu de cri, ni d'applaudissement. [...] J'ai eu des petites larmes aux yeux, car c'était ma conviction. La seule sanction qui devait intervenir, c'était d'invalider le scrutin". "La chaussette, c'est rigolo, ça a fait rire les gens mais ça a aussi fait passer les Perpignanais pour des clowns", a-t-elle ajouté.

►La bataille judiciaire n'est pas terminée. Jean-Paul Alduy fait appel devant le Conseil d'Etat qui a six mois pour se prononcer. La requête suspend le jugement du tribunal administratif. Contacté par lefigaro.fr, le maire, qui dénonce un "lynchage médiatique" affirme (toujours) avoir "la conscience tranquille". "Je ne mérite pas un tel jugement", répète-t-il. Sur lepoint.fr, Jean-Paul Alduy réaffirme sa décision de faire appel : "Je suis la victime d'un président de bureau de vote irresponsable, Georges Garcia. [...] Cet homme est le frère d'un de mes conseillers municipaux, je le connaissais très mal. Je suis d'ailleurs à peu près persuadé qu'il n'a pas agi pour m'arranger - je n'avais d'ailleurs pas besoin de ça pour gagner".


Fraudes en stock


VIDEOS 10 et 11 (7'38 et 4'05) Les électeurs de 82 communes se sont servis de machines à voter pendant les dernières municipales. Bakchich.info (11/03/08) montre à quel point ce système (encouragé par Nicolas Sarkozy lorsqu'il était ministre de l'Intérieur) est très peu fiable et qu'il est même possible de pirater ces machines.



► Le "Centre du monde" (d'après Salvador Dali), n'est pas le seul endroit où des soupçons de fraude électorale pesaient sur le scrutin. A Marseille, le socialiste Patrick Mennucci avait directement mis en cause la validité du résultat du 3ème secteur de la ville. "Je pense qu'il y a un certain nombre de faux électeurs inscrits, des gens qui habitent dans le Var. On a un certain nombre de choses qu'on fera valoir", a-t-il déclaré (lefigaro.fr du 17/03/08). Mennucci expliquait qu'il allait éplucher les listes électorales. Jean-Noël Guérini (PS) estimait qu'il y avait "au moins 1.000 fausses inscriptions" dans ce secteur clé. Ce dernier a déposé pas moins de 8 requêtes introductives d'instances devant le tribunal administratif concernant les conditions d'installations des "géodes" dans différents secteurs de la ville. Plus insolite, le PS marseillais a également introduit des recours dans les secteurs qu'ils ont remportés... (bakchich.info du 30/05/08). Tous ces recours ont été rejetés.

A Asnières,
c'est le maire sortant UMP Manuel Aeschlimann qui a dénoncé "de graves irrégularités" durant la campagne et annoncé qu'il déposerait un recours pour faire annuler le vote. Selon lui, ses opposants auraient inondé la ville de tracts diffamatoires et anonymes. Le Commissaire du Gouvernement a rejeté le recours. Le "baron" Aeschlimann est un spécialiste de la judiciarisation puisqu'il détient le record de procédures lancées par une commune contre son opposition (rue89.com du 17/03/08). Mais il se trouve aussi parfois de l'autre côté de la barre puisque, le mois dernier, il a été renvoyé devant le tribunal correctionnel dans "l'affaire du festival folklorique" (leparisien.fr du 13/09/08). En 1998, Manuel Aeschlimann, alors premier adjoint, avait conçu le projet du festival qu'il avait confié à une société de production et à une association paramunicipale sans pratiquer d'appel d'offres. Il est donc accusé d'"octroi d'avantages injustifiés", délit puni de 2 ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende. Bakchich.info s'était d'ailleurs rendu à Asnières-sur-Seine, pour comprendre le mystère "édifiant" de l'attribution des HLM (14/03/08).

►Les élections municipales de Saint-Dié viennent aussi d'être annulées. Le maire sortant Christian Perret, ancien secrétaire d'Etat de Lionel Jospin, l'avait emporté dans cette commune des Vosges avec 156 voix d'avance sur la liste de l'UMP menée par Damien Parmentier. La fraude porterait sur un courrier adressé par la municipalité à 600 familles d'un quartier HLM pour leur promettre le remboursement d'un trop perçu de 100 euros sur leurs charges (lexpress.fr du 07/10/08). La lettre aurait été adressée quelques jours avant l'élection...

►Xavier Darcos a, par contre, bel et bien perdu. L'ancien maire de Périgueux et ministre de l'Education avait lâché sa place à cause d'un écart de 113 voix face à son rival socialiste Michel Moyrand. L'avocat Philippe Cornet, qui représente l'opposition UMP actuelle, estimait qu'un tract distribué par le PS juste avant les élections avait faussé les résultats (nouvelobs.com du 07/10/08). Ce papier dirigé contre Xavier Darcos remettait en cause "les conditions d'emploi de son épouse dans son cabinet". Le tribunal administratif de Bordeaux vient de rejeter la demande d'annulation.

►Autre confirmation de résultats : la justice a validé l'élection de Nathalie Kosciusko-Morizet à Montjumeau. "Chose rare", note Les Echos (07/10/08), le tribunal administratif de Versailles a pris sa décision contre l'avis de la commissaire du gouvernement. La secrétaire d'Etat à l'Ecologie l'avait emporté de 39 voix. Mais la commissaire du gouvernement avait estimé que la candidature du divers gauche Philippe Schmit, nommé en janvier inspecteur général de l'Equipement "sur proposition du ministère de l'Ecologie", pouvait être considérée comme une "candidature fictive" de nature à altérer la sincérité du scrutin.

►En Russie,
un observateur électoral ("qui croyait déjà avoir tout vu en matière de fraudes") s'est intéressé au scrutin présidentiel du 2 mars. Il explique au journal canadien La Presse les incroyables moyens que met en place le pouvoir pour détourner les voix (cyberpresse.ca du 14/03/08).


VIDEO 12 (1'05) Lors des élections législatives russes de décembre dernier, le parti de Poutine "Russie Unie" avait récolté 64,1% des suffrages. Une victoire écrasante qui avait été très fortement suspectée de multiples fraudes. Cette vidéo, mise en ligne par Smena, une organisation de "L'autre Russie" (le parti d'opposition mené par Gary Kasparov), montre une femme, surveillée par des policiers, qui est en train de glisser une dizaine de bulletins dans l'urne d'un bureau de vote de Moscou. Aucune télévision russe n'a souhaité la diffuser. Détails sur ce "bourrage d'urne à la russe" en cliquant ici.


VIDEO 13 (6'32) L'une des fraudes électorales les plus scandaleuses. Lors des élections législatives et municipales de 1997, l'ancien président algérien Lamine Zéroual (wikibio) ne se gêne pas pour faire rajouter des bulletins de son parti dans les urnes devant les caméras de télévision.



http://pavie.ch/articles.php?lng=fr&pg=45

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Admiration.
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Avec mes meilleures salutations.

François de Siebenthal
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