La direction a promis que les départs seraient volontaires et que les fonctions administratives étaient les premières visées. Mais l'usine d'Eu (Seine-Maritime) devrait perdre 40 % de ses effectifs (200 postes), et 150 salariés en recherche et développement (R &D) à Lannion (Côtes-d'Armor) et à Orvault (Loire-Atlantique) risquent d'être "externalisés" à une société tierce. Jeudi, l'usine d'Eu était en grève, les salariés de Lannion et d'Orvault ont bloqué leurs sites, il y a aussi eu des débrayages à Vélizy (Yvelines) et à Villarceau (Val-d'Oise).
Au tournant des années 2000, Alcatel – alors dirigé par le français Serge Tchuruk –, avait déjà beaucoup sabré dans ses effectifs. Ces coupes s'expliquaient par l'éclatement de la bulle internet et la chute de la demande d'infrastructures de télécommunications qui s'en était suivie. Entre2000 et 2005, les effectifs mondiaux d'Alcatel ont été divisés par deux, passant de 113 400 à 57 700. Lucent a connu une douzaine de plans sociaux durant la même période… Puis sont intervenus les licenciements consécutifs à la fusion des deux groupes, justifiés par les réductions de coûts promises aux actionnaires. Quelque 16500 postes supplémentaires sont passés à la trappe.
La "troisième vague" de licenciements a commencé à la suite de l'arrivée, à l'automne 2008, d'une nouvelle équipe dirigeante : Ben Verwaayen, directeur général et Philippe Camus, président, venus remplacer M. Tchuruk et la directrice américaine, Patricia Russo, contestés pour leur gestion de la fusion. Début 2009, M. Verwaayen, arguant de la nécessité d'impulser un "nouvel élan" au groupe, annonce la suppression au niveau mondial de 1 000 postes de cadres et un programme de cession de départements entiers à des sociétés tierces : le service informatique ira ainsi à Hewlett-Packard. Au final, les filiales françaises d'Alcatel-Lucent ont vu leurs effectifs fondre des deux tiers entre 2000 et 2009 (ils sont aujourd'hui 11 000). Ces coupes claires ne suffisaient-elles donc pas ? "Nous avons lancé il y a six mois un programme de transformation de l'entreprise pour améliorer sa performance financière et conforter sa place de leader", répond un porte-parole. Dans le Figaro du vendredi 24 juillet, Philippe Camus indique seulement : "Nos frais généraux sont beaucoup trop élevés. Ils dépassent ceux de nos concurrents d'environ 30 %." Chez les salariés, c'est l'incompréhension. "Notre situation financière n'est pas si catastrophique" selon Bertrand Lapraye, délégué CFE-CGC. "Nous avions même accepté en début d'année la suppression de notre 13e mois", ajoute, scandalisé, Lubiku Miankeba, salarié à Velizy. "Je ne comprends plus rien. A mon niveau, je continue à avoir plein de travail", s'étonne un collègue de Lannion.
Féroce concurence
Ils reconnaissent certes la férocité de la concurrence sur leur marché. Depuis quelques années, Alcatel-Lucent souffre comme les autres poids lourds du secteur de l'émergence des Chinois Huawei et ZTE qui cassent les prix et sont désormais aussi à la pointe qu'eux sur le plan technologique. Ils savent aussi que la crise économique a un fort impact sur leur activité, les principaux clients du groupe, les opérateurs de télécommunications, reportant leurs investissements pour préserver leurs marges. La direction d'Alcatel-Lucent a ainsi prévu une baisse de 8 % à 12 % du marché global en 2009 par rapport à 2008.
Mais pour Eddy Cartone, chef de projet à Vélizy, "la seule logique à l'œuvre chez nous, c'est une stratégie financière de court terme alors que nous fabriquons du matériel censé durer des années". Les salariés redoutent aussi une volonté délibérée de la direction de transférer la charge de travail, y compris la R &D dans les pays à bas coûts de main-d'œuvre. De fait les effectifs d'Alcatel-Lucent ne diminuent pas: Alcatel Shanghai Bell comptait 10640 salariés en décembre2008, quasi autant qu'en France. "Les gens sont beaucoup plus tendus que pour les autres plans. Cette fois, ils craignent qu'il ne tourne aux départs forcés", note Laurent du Mouza, de la CFDT. "Personne ne veut partir vu la crise. Pour aller où? Nortel ou Motorola? Ils sont encore plus mal que nous!", ajoute Roland Tutrel, également de la CFDT.
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En février 1993, les membres du futur Cercle de l'industrie (une idée de DSK et Maurice Lévy, patron de Publicis) se réunissent au siège de Publicis. Y sont représentés : Rhône-Poulenc, Lafarge, Pechiney, Elf, L'Oréal, Bull, Schneider, Renault, Total, BSN…
En juin 1993, Raymond Lévy PDG de Renault crée le Cercle qui emménage à Neuilly, au 171, avenue Charles-de-Gaulle. DSK en devient devient le vice-président à titre bénévole.
Sommaire |
Objectif
d'après la Plaquette il s'agit d'
« Un lieu de dialogue et d'échanges destiné aux grandes entreprises industrielles, le Cercle de l'Industrie rassemble une vingtaine de présidents de grandes entreprises françaises intervenant dans tous les secteurs industriels ainsi que des hommes politiques.
Les entreprises membres du Cercle de l'Industrie représentent en 2004 un chiffre d'affaires cumulé d'environ 600 milliards d'euros et 2 millions d'emplois dans le monde. La majorité d'entre elles sont cotées au CAC 40.
Le Cercle de l'Industrie se distingue par sa spécificité industrielle, son engagement pour la construction européenne et son bipartisme politique, la promotion de l'image et des intérêts de l'industrie auprès des institutions publiques nationales et européennes.
Le Cercle de l'Industrie participe à la réflexion sur la définition et l'articulation d'une nouvelle politique industrielle et d'une amélioration de la gouvernance économique en Europe. Il s'implique dans les propositions et débats des institutions européennes en la matière. »
Contacts
Il entretien des contacts avec le MEDEF, l'Afep, BusinessEurope, l'European Round Table of Industrialists (ERT), le Transatlantic Partnership Network (TPN).
Membres
- Président :
- 2006 Denis Ranque
- Deux vice-présidents, un de gauche, un de droite :
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- 1993-1997 DSK
- 2005 Alain Lamassoure
- 1993-2004 Jacques Barrot
- Membre
- Guy Dollé
Activités
D'après la plaquette : « Des rencontres de haut niveau ».
Les débats
Régulièrement, le Cercle de l'Industrie organise pour ses membres un dialogue autour d'une personnalité, responsable politique ou syndical français ou européen (chefs d'État ou de gouvernement membres de l'Union européenne, Président de la Commission, Commissaires européens).
Ces échanges, sous forme de dîner, sont l'occasion d'aborder des sujets concrets, de tester ces personnalités sur les sujets industriels et de relayer auprès d'elles les préoccupations des industriels.
Les entretiens européens à Bruxelles
Ces rencontres avec des Commissaires, des parlementaires européens et des officiels de haut niveau répondent au souci du Cercle de l'Industrie de se situer le plus en amont possible des décisions, de développer un dialogue constructif et permanent avec les responsables politiques et de faire partager les points de vue des industriels.
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