Association pour la Sauvegarde du Vallon du Flon
Président : Claude Monod Av. de la Sallaz 76 1010 Lausanne
Tridel
Débits d'incinération en 2008
Préambule
L'usine Tridel a été conçue pour incinérer 140'000 tonnes d'ordures par année ce qui représentait environ 384 tonnes par jour pour les deux fours soit respectivement environ 192 tonnes par four et par jour.
Les débits d'incinération pris pour les mesures de contrôle sont de 11,8 tonnes par heure pour chaque four. On doit donc admettre que ce débit est celui pour lequel les fours ont été calculés pour un fonctionnement normal et efficace, il en est de même pour les systèmes d'épuration et de lavage des fumées.
On doit admettre encore que les quantités d'ordures incinérées sont à peu près constantes sur toute l'année.
Dans ces conditions les fours devraient fonctionner environ 16,3 heures par jour.
Débits d'incinération en 2008
Pour cette année la direction de Tridel annonce avoir incinérer 176'474 tonnes, soit 36,474 tonnes de plus que le fonctionnement normal de l'usine. L'année 2008 étant une année bissextile qui compte donc 366 jours, il s'en suit que le débit moyen journalier est de 241,1 tonnes par jour et par four.
Avec le débit normal de 11,8 tonnes par jour les fours devraient fonctionner pendant 20,43 heures par jour, ce qui ne laisse que très peu de temps pour l'entretien des installations.
En été, nous avons constaté que l'incinération ne fonctionne pas de jour, par conséquent on doit certainement accélérer la vitesse d'incinération. Si l'on admet qu'on incinère entre entre 22 heures et 6 heures du matin, le temps d'incinération n'est que de 8 heures. Il s'en suit un débit de 30,1 tonnes par heure et par four.
Il est évident qu'un tel débit ne permet pas de laver les fumées avec la même efficacité que pour 11,8 tonnes par heure. On rejette donc dans l'atmosphère des fumées mal lavées et mal épurées et on multiplie d'autant les émissions de polluants de toutes natures, métaux lourds, acides, dioxines, etc. Nous avions posé la question des débits exagérés à divers services de l'Etat de Vaud mais nous n'avons jamais reçu de réponse.
Conclusion
Les diverses instances cantonales contactées ne se préoccupent pas des problèmes de santé posés par les émissions délétères de Tridel. Elles se contentent de cautionner la rentabilité maximum de l'usine dont le seul but est de pouvoir distribuer un dividende aux actionnaires de Tridel au détriment de la santé des riverains de l'usine. La recherche d'ordures étrangères, en particulier en provenance du Tyrol italien, en est la preuve.
Lausanne, juillet 2009
Claude Monod, président de l'ASVF
Ingénieur civil EPFL, SIA
Association pour la Sauvegarde du Vallon du Flon
p.a.Claude Monod Av. de la Sallaz 76 1010 Lausanne Tél, 021 652 02 08
Lettres à Monsieur le Médecin cantonal concernant le
contrôle des émissions de l'usine d'incinération Tridel
Préambule
Comme il s'agit essentiellement de problèmes de santé et de bien-être des habitants il nous a semblé utile au premier abord de nous adresser au Médecin cantonal
Ce dernier a estimé pourtant que les questions n'étaient pas de son ressort et les a transmise au SEVEN ( Service de l'environnement et de l'énergie). Il s'en est suivi un long échange de courrier pour tenter d'obtenir que toutes les questions posées obtiennent un réponse, ce qui est loin d'être le cas
Lettres au Médecin cantonal
Le texte de ces lettres est retranscrit ci-après. Nous y avons ajouté les réponses qui nous ont été données par le SEVEN, le SESA ou Tridel, quand il y en a, ainsi que les remarques que nous avons jugé indispensables.
Lettre du 6 mars 2008
Développement ASVF
Ma préoccupation concerne le contrôle continu des émissions de Tridel. Le dernier, porté à la connaissance du public, est daté du 14 juin 2006. Nous avions à l'époque traduit les chiffres donnés par Tridel pour les rendre plus accessibles. Nous avions constaté alors que les relevés n'étaient pas complets et que, en particulier, les acides sulfhydrique, sulfurique et nitrique n'étaient pas mesurés bien qu'il y en ait très probablement. Mais surtout on n'avait pas dosé le dioxyde de carbone. Vous trouverez cette petite étude en annexe à cette lettre.
Question 1
Devant la mauvaise foi des dirigeants de Tridel, ne serait-il pas temps de procéder à de nouvelles mesures qui devraient être faites par un organisme neutre et indépendant ?
Réponse du SESA
Les expertises de la qualité de l'air ont toutes été réalisées par des instituts neutres et indépendants (TUV, AirMes, etc). (cf. direction de Tridel S.A.)
Réponse du SEVEN
Contrôle continu des émissions de Tridel
Peu après la mise en service des fours de Tridel, alors qu'ils fonctionnaient en marche probatoire, soit d'essais et de réglages fins, des plaintes des habitants du proche voisinage sont arrivées au SEVEN. Sujet des plaintes : retombées visibles de poussières, dépôts sur les bords de fenêtres.
Pour pouvoir répondre au plus vite à cette vague de plaintes, le SEVEN a procédé à une campagne de mesure restreinte de quelques paramètre de la combustion, le 22 mars 2006.
Poussières 1, 5 à 2 mg/m3 VLE 10 mg/m3
Monoxyde de carbone (CO) 2 à 5 mg/m3 VLE 50 mg/m3
Oxydes d'azote (NO2) 35 à 39 mg/ m3 VLE 80 mg/m3
( VLE = valeur limite d'émission fixée par l'OPair )
Le résultat obtenu pour les émissions de poussières a permis de répondre aux plaignants. Les émissions de Tridel ne pouvaient en aucun cas être la source de leurs constats.
Le "cause à effet" ne peut être démontré avec des concentrations aussi faibles.
Remarque de l'ASVF
Le SEVEN ne compte que les émissions de la cheminée de Tridel, il omet que ces émissions se font dans un quartier où les valeurs limites dues à la circulation sont déjà trop souvent dépassées . Le cumul de la pollution de Tridel et de la circulation devient dès lors difficile à supporter.
Contrôle de réception
Le contrôle de réception est imposé par l'OPair à son article 13
Art. 13 OPair Mesures et contrôles des émissions
1 L'autorité s'assure que la limitation des émissions est respectée. Elle procède elle- même à des mesures ou à des contrôles des émissions ou les fait exécuter par des tiers.
2 La première mesure ou le premier contrôle devra être effectué si possible dans les trois mois, au plus tard toutefois dans les douze mois qui suivent la mise en service de l'installation, nouvelle ou assainie.
3 En règle générale pour les installations de combustion, la mesure ou le contrôle sera renouvelé tous les deux ans, pour les autres installations, tous les trois ans. Les dispositions divergentes des annexes 2 et 3 sont réservées
4 Pour les installations dont les émissions peuvent être importantes, l'autorité ordonne que ces émissions , ou autre grandeur d'exploitation permettant de contrôler les émissions, soient mesurées et enregistrées en permanence.
En application du premier alinéa de cet article, le SEVEN a convenu avec Tridel SA, qu'il renonçait à procéder lui-même aux mesures. Une délégation à un tiers était donc requise, avec la cautèle qu'il soit agréé par le SEVEN.
Tridel SA a proposé de déléguer les mesures de réception au TÜv Sud, institut de contrôles neutre, actif dans de nombreux pays du monde, spécialisé dans la mesure des rejets industriels entre autres, agréé et certifié en Allemagne, son pays d'origine. Le SEVEN a donné son accord pour ce choix.
Les mesures se sont déroulées du 12 au 15 juin 2006. le rapport a été produit le 1er août 2006.
Les paramètres ont été mesurés dans les gaz épurés, après le dernier échangeur de chaleur, dans le tronçon de mesure défini avant le ventilateur d'extraction, on été les suivants :
Température, humidité, teneur en oxygène résiduel, débit des effluents gazeux, poussières, acide chlorhydrique (HCL), acide fluorhydrique (HF), dioxyde de soufre (SO2), oxydes d'azote (NOX) exprimés en dioxyde d'azote (NO2), ammoniac (NH3), mercure (Hg), cadmium (Cd), plomb plus zinc (Pb + Zn), monoxyde de carbone (CO), dioxines et furanes.
Toutes les valeurs normées dans l'OPair sous chiffre 7 de l'annexe 2 ont été vérifiées et constatées conformes aux exigences.
Vous relevez que les "acides sulfhydrique, sulfurique et nitrique" n'ont pas fait l'objet de mesures.
Il est vrai que la teneur des effluents en acide sulfhydrique (H2S) (odeurs d'oeufs pourris) n'a pas été contrôlée. Cette substance ne fait pas partie de celles qui doivent être contrôlées. La principale raison est que cette substance est très facilement inflammable et ne peut traverser un four à plus de 10000C sans être oxydée en SO2 et en eau. par ailleurs son seuil olfactif est de l'ordre 0,001 ppm (0,0015 mg/m3), soit plus de 1000 fois inférieur à la valeur limite la plus sévère que l'on pourrait fixer pour cette substance.
S'il était présent dans les effluents, cela se constaterait immédiatement à l'odeur. Ce n'est pas le cas.
L'acide sulfurique a bien été contrôlé lors de la mesure de réception sous sa forme SO2 (anhydride sulfureux) qui en présence d'eau devient H2SO (acide sulfureux), voire H2SO4 (acide sulfurique). La mesure du SO2 permet ainsi de vérifier ces deux composés en même temps.
Pour les acides nitreux (HNO2) et nitrique (HNO3) le processus est le même. Ils se forment à partir du NO (monoxyde d'azote) et du NO2 (dioxyde d'azote) en présence d'eau. La mesure des oxydes d'azote permet ainsi de vérifier ces deux composés en même temps.
Le dioxyde de carbone (CO2) n'est pas considéré comme un polluant de l'atmosphère, car il est non toxique pour l'homme en faibles concentrations. Nous en exhalons d'ailleurs de grandes quantiés en expirant l'air de nos poumons. Il participe cependant avec de nombreux autres composés à l'effet de serre. L'OPair ne prévoit pas la détermination de ce composé.
Le SEVEN a mesuré ce composé lors de son intervention de mars 2006. Valeurs observées de 9,5 à 9,8 % vol. de CO2.
Contrôles continus
Certains contrôles continus sont prescrits par l'OPair :
7 Annexe 2 OPair Déchets
71 Installations pour l'incinération des déchets urbains et des déchets spéciaux
716 Surveillance
1 On mesurera et on enregistrera en permanence :
a. La température des effluents gazeux dans la zone de combustion et dans la cheminée ;
b. la teneur des effluents gazeux en oxygène, à la sortie de la zone de combustion ;
c. la teneur des effluents gazeux en monoxyde de carbone.
Tridel SA respecte les exigences qui précèdent et mesure d'autres paramètres en supplément, comme les : oxydes d'azote et les teneurs en poussières.
L'article 15 OPair spécifie la manière d'analyser les résultats :
Art. 15 Appréciation des résultats
1 Les valeurs mesurées seront rapportées aux valeurs de référence fixées à l'annexe 1, ch.23
2 Sauf dispositions contraires des annexes 1 à 4, les valeurs calculées au sens de l'al. 1 seront converties en moyennes horaires. Lorsque la situation le justifie, l'autorité peut fixer une autre unité de temps pour calculer les moyennes.
3 Lors des mesures qui accompagnent le contrôle de réception et lors des mesures ultérieures, la limitation des émissions est considérée comme respectée si aucune des moyennes déterminées au sens de l'al.2 ne dépasse la valeur limite.
4 Dans le cas de mesures permanentes des émissions, les valeurs limite sont considérées comme respectées, si au cours d'une année civile :
a. aucune moyenne journalière n'est supérieure à la valeur limite;
b. 97 % de toutes les moyennes horaires n'excèdent pas 1,2 fois la valeur limite et
c. aucune des moyennes horaires ne dépasse le double de la valeur limite.
Contrôle périodiques officiels
En plus des mesures en continu, des contrôles périodiques officiels doivent avoir lieu "en règle générale tous les 2 ans" (article 13 OPair). Ils permettent de vérifier le bon étalonnage des appareils de mesure en continu, ainsi que le contrôle d'une multitude d'autres paramètres.
Tridel SA a décidé de procéder à un tel contrôle chaque année. Les résultats sont publiés sur le site Internet de Tridel. Ce contrôle est effectué par une entreprise neutre, certifiée, et membre de la Luftunion (organisme faîtier des entreprises de mesure en Suisse). Elle est agréée par le SEVEN, qui lui délègue ainsi sa tâche de contrôle périodique, comme cela peut être fait selon l'article 13 OPair, 1er alinéa.
Le SEVEN exerce sa tâche de haute surveillance en inspectant de manière non annoncée l'équipe de mesure, en vérifiant la plausibilité des rapports et en contrôlant les données enregistrées en continu de manière statistique sur la base d'un rapport annuel fourni par Tridel SA.
Remarques de l'ASVF
La très longue réponse du SEVEN nous paraît, à première vue, satisfaisante. Elle fait apparaître en tout cas la démarche des mesures et vérifications qui sont faites.
On constate cependant que le SEVEN ne contrôle rien, il ne fait que déléguer.
Il est utile de revenir sur le problème d'émission de CO2 (dioxyde de carbone) qui, on le sait, est le premier des gaz à effet de serre. Nous nous sommes basé, pour les calculs qui suivent, sur les valeurs données par Tridel.
11,8 tonnes de déchets incinérés donnent en moyenne 62'550 Nm3 d'émissions, ce qui nous donne une valeur d'environ 5'300 Nm3 par tonne. Selon le SEVEN le CO2 représente en moyenne 9,65 % du volume, soit 511,53 Nm3 par tonne de déchets incinérés ce qui, avec une densité de 1,52 kg/m3, représentent un poids de 777,53 kg par tonne incinérée.
L'usine brûle 158'000 tonnes par an, soit une moyenne journalière de 432, 877 tonnes.
Au total il y aura donc, en moyenne et journellement, un dégagement de CO2 obtenu par la multiplication du poids du CO2 par tonnes incinérées par le nombre de tonnes, ce qui
nous donne le chiffre non négligeable de 336'574 kg de CO2 par jour, soit près de 337 tonnes. C'est donc une source de production de gaz à effets de serre qui ne peut être négligée.
Pour comparaison les très nombreux véhicules qui circulent sur le plateau de la Sallaz, et sur le triangle route d'Oron, route de la Feuillère et route de Berne ne représente que 6,635 tonnes par jour. Du point de vue du CO2, Tridel en produit donc 50 fois plus de CO2 que les tronçons de route considérés.
Il nous semble que, ne pas tenir compte de cette production énorme dans un quartier où les normes de pollutions sont régulièrement, voire constamment dépassées, est un non sens complet à l'époque où on lutte contre les gaz à effet de serre.
Question 2
Ne devrait-on pas aussi analyser les sols dans le voisinage de l'usine ?
Réponse du SESA
Un programme de suivi des immissions a été élaboré, sur la base de bio-indicateurs (feuilles de chêne) et a débuté en mars 2007. Ce programme, validé par l'EPFL, est en vigueur depuis 4 ans autour de l'usine des Cheneviers, qui a fourni les méthodes utilisées par Tridel SA (cf direction de Tridel SA)
Remarque de l'ASVF
Il est pour le moins curieux que le SEVEN ou le SESA, qui sont autorités de surveillance de Tridel, soient obligés d'aller chercher leur documentation vers Tridel alors que leur position devrait leur permettre de tout connaître sur les activités de cette société. On peut toutefois se demander où se trouvent les chênes dont on va analyser les feuilles.
Développement ASVF
Les émissions sont, sauf erreur, mesurées à la base de la cheminée, or il est avéré que dans la phase de refroidissement des gaz dans la cheminée il se produit encore des réactions chimiques, en particulier celles qui provoquent la production de dioxines et de furanes très toxiques. La production calculée en 2006 était d'environ 14,5 mg par année soit suffisamment pour empoisonner beaucoup de citoyens. S'il s'avère qu'à la sortie de la cheminée cette quantité était fortement augmentée il y aurait certainement un danger accru pour la population au voisinage de Tridel.
Question 3
Ne serait-il pas plus exact d'effectuer les mesures à la sortie de la cheminée et non à sa base ?
Réponse du SEVEN
Base légale applicable :
Recommandations de l'OFEV sur la mesure des émissions de polluants atmosphériques des installations fixes (Recommandation sur la mesure des émissions).
2.3 Emplacement de mesure
Tant le choix de l'emplacement de mesure que l'agencement du poste de mesure peuvent compromettre la représentativité d'une mesure. S'agissant de nouvelles installations, il faudrait en tenir compte déjà au stade de l'étude du projet. Sur les installations existantes, on est parfois contraint à des compromis.
2.3.1 Endroit de mesure :
L'endroit de mesure sur le canal devrait répondre aux critères suivants :
- la composition des effluents gazeux doit être représentative des émissions (pas de dilution non admissible).
- la répartition des polluants devrait être aussi homogène que possible sur toute la section de mesure.
- l'écoulement devrait être rectiligne. Les déviations, embranchements, vannes, ventilateurs et autres installations perturbent l'écoulement des effluents.
Sont appropriés a cet effet les tronçons de canaux rectilignes, de forme et de section constantes, les canaux verticaux étant préférables aux canaux horizontaux pour la mesure des poussières.
Les tronçon de canaux rectilignes devraient avoir les longueurs minimales suivantes :
- avant le lieu de mesure (segment à l'entrée) : 5 x diamètre hydraulique
- après le lieu de mesure (segment à la sortie) : 3 x diamètre hydraulique
C'est donc pour respecter les exigences de la métrologie que l'orifice de mesure se situe à quelque part entre l'entrée des effluents gazeux dans la cheminée et leur rejet à l'air libre. On choisit soigneusement l'endroit de mesure, afin qu'il permette des prélèvements représentatifs de l'installation. Pour assurer cela, comme dit plus haut, il faut un tronçon droit suffisant pour pouvoir mesurer les paramètres en dehors des zones à fortes turbulences. Il faut également que l'endroit de mesure soit facilement accessible, la liste n'est pas exhaustive. La sortie de la cheminée serait un très mauvais endroit de mesure, car de nombreux critères de représentativité ne seraient pas respectés.
Il se pourrait que des réactions chimiques aient encore lieu dans le tronçon de la cheminée qui suit le point de mesure. On sait par exemple que le NO (monoxyde d'azote) s'oxydera lentement en NO2 (dioxyde d'azote), également une fois sorti de la cheminée, raison pour laquelle l'émission est déjà calculée en expriment tous les oxydes d'azote en NO2 . Il en va de même pour le CO (monoxyde de carbone). L'oxydation continue donc dans la nature. Nous n'avons pas connaissance d'autres réactions, comme une formation complémentaire de dioxines et furanes de 100 à 150 OC en milieu saturé d'humidité. La littérature consultée ne nous apprend rien de plus sur ce sujet.
Remarque de l'ASVF
On ne nous dit pas où se font les prélèvements actuellement, c'est pourtant assez important. Il nous semble qu'au vu de ce qui précède il aurait été préférable de prélever les échantillons de contrôle à la limite supérieure de la cheminée en tenant compte des prescriptions données ci-avant. Il serait aussi utile de connaître les températures des gaz au moment des prélèvements, car selon les températures bien des réactions chimiques peuvent encore se produire même après la sortie de la cheminée.
Développement ASVF
Dans l'article susmentionné, les tenants de Tridel, soit son administrateur et Monsieur Français annoncent que l'usine a traité 158'000 tonnes de déchets par an, l'usine était prévue pour 140'000 tonnes par an, il y a donc une augmentation de 12,9 % des quantités traitées. C'est une première tromperie. Cette usine brûle aussi des déchets provenant de l'étranger, même si ce n'est que 6'000 tonnes par an. C'est une deuxième tromperie. On apprend en plus qu'il est envisagé de traiter encore plus de déchets en les faisant venir de Naples, ce qui est inadmissible.
Il est avéré que les usines d'incinération brûlant dans leurs fours des quantités supérieures à celles pour lesquels ils ont été calculés produisent une pollution accrue par tonne, car l'épuration des fumées n'arrive plus à être totalement efficace. C'est pourquoi on ne peut plus croire ce que l'administrateur de Tridel prétend.
Question 4
Pensez-vous qu'il soit normal qu'on brûle plus de déchets qu'annoncé lors de la mise à l'enquête du projet soit 140'000 tonnes par an ?
Réponse du SESA
L'usine a traité la quantité qu'elle sera appelée à traiter dès fin 2012 (158'000 t/an), lorsque les déchets en provenance de la région de la Côte vaudoise viendront à l'usine par le train. Cette modification du tonnage nominal de traitement a été engagée en 2003 et 2004, suite à une coordination intercantonale des capacités requise par l'annonce par les exploitants de l'usine genevoise des Cheneviers du démantèlement d'un four en 2013. les installations de dépollution ont été calculées en fonction de cette nouvelle donne. De surcroît, ces installations sont très performantes, avec des taux d'abattement de 50 à 97 % par rapport aux normes, déjà sévères, de l'ordonnance fédérale sur la protection de l'air. Il n'a pas été accepté par l'Etat de brûler les déchets de la région napolitaine, car l'importation est régie par trois principes fondamentaux, édictés par l'OFEV en 1995.
1. Principe de proximité : l'importation des déchets doit se faire dans le cadre d'échanges transfrontaliers impliquant les régions proches. Ainsi Tridel a traité en 2007 des déchets allemands importés de la région proche de la frontière (région de Freiburg in Breisgau) et des déchets du Tessin, tous importés par le rail.
2. Principe de qualité : les déchets importés doivent de même composition que ceux qui proviennent de la Suisse. Dans les faits ce sont des déchets triés préalablement, dont la composition chimique est connue et dont la traçabilité peut être assurée.
3. Principe de quantité : la quantité de déchets doit être similaire à celle que l'installation est appelée à traiter dans le cas d'un approvisionnement suisse de provenance régionale.
Il se trouve qu'aucun de ces trois principes n'auraient été respectés en l'occurrence.
Vient enfin un principe plus général la solidarité et la réciprocité. Entre 1989 et 2001, le canton de Vaud a pu bénéficier de la coopération de plusieurs installations suisses (Argovie, Thurgovie, Suisse centrale) et étrangères (France, Allemagne) pour résoudre une crise dont peu se souviennent. Une quantité totale de plus de 150'000 tonnes a pu être traitée de cette manière, et nous avons évité un scénario du type napolitain. La quantité de déchets importés d'autre cantons suisses et des régions proches de notre frontière nationale dans le cadre d'une aide limitée dans le temps (six ans) est précisément équivalente à celle que nous avons exportée durant cette période. Au-delà de cette période TRIDEL ne disposera plus de réserves de capacité propres à traiter des déchets importés d'autres cantons ou de l'étranger.
Le surcroît de quantité qu'il est prévu de traiter à Tridel est minime, selon vos propres calculs, et ne met pas en péril la population environnante, parce que l'installation travaille bien en dessous des normes prévues lors de la mise à l'enquête du projet initial. Toutes les mesures préventives son prises pour mesurer les impacts de l'usine, par des laboratoires et des instances neutres et indépendantes. L'énergie produite se substitue à des sources plus polluantes, constituées par les chauffages individuels.
Remarque de l'ASVF
Traiter le surcroît de quantité de minime alors qu'il atteint au 12,8 % est une vue de l'esprit que nous ne pouvons pas partager. De plus on se rend compte par cette réponse que le SEVEN ne tient pas compte de l'amélioration du tri des déchets qui devrait devenir un dogme de base. Il a été montré qu'un tri très sélectif des déchets pouvait permettre de réduire les quantités de déchets à traiter à 20 % de leur total pour ainsi diminuer les quantités à incinérer, 80 % des déchets sont en effet recyclables, si on le veut bien. Le SEVEN devrait encourager ce tri sélectif plutôt que de considérer la situation actuelle comme une nécessité pour faire tourner l'usine d'incinération à plein régime et faire des bénéfices.
En ce qui concerne le problème de réciprocité, avec plus de 40'000 tonnes par an de déchets étrangers au canton en 4 ans le problème devrait être résolu. Traiter de région proche transfrontalière le sud de l'Allemagne nous paraît tout de même un peu exagéré.
En plus on doit constater que la réciprocité est un leurre car actuellement ce sont des déchets provenant du Tyrol qui sont traités. On nous ment donc à ce sujet.
En outre nous devons constater que tant les déchets du Tessin que ceux du Tyrol sont, pour la plupart, transportés par des camions qui doivent traverser toute la Suisse, alors qu'on a créé à grands frais un tunnel d'accès pour le transport par train. C'est une aberration écologique qui ne devrait plus être possible actuellement.
Question 5
N'a-t-on pas trompé les citoyens à cette occasion ?
Remarques de l'ASVF
La réponse à cette question ne figure pas dans la réponse générale. Ce qui a été dit au sujet de la question 4 y répond certainement : on a bel et bien trompé les citoyens en leur faisant voter pour une usine pouvant brûler 140'000 tonnes annuelles et non 158'000 tonnes, en plus on a aussi trompé les citoyens en leur disant à l'époque que Tridel ne brûlerait que les déchets du canton. Il n'a jamais été question à l'époque de procéder à des compensations.
Note de l'ASVF
A partir de la question 6 le SEVEN n'a plus pris les problèmes dans l'ordre où ils étaient posés. Il devient dès lors difficile de savoir à quelle question le SEVEN répond. Nous avons cependant tenté de trouver ces réponses dans les textes donnés par le SEVEN en examinant si ces réponses correspondent aux questions et en même temps au développements de l'ASVF
Développement ASVF
En ce qui concerne la pollution atmosphérique générale, prétendre que Tridel améliore les choses est une aberration totale. Quand on lit que le président de Tridel affirme que "l'air de la Sallaz est pratiquement plus pollué que celui de qui sort de la cheminée" c'est peut-être vrai, mais il ne faut pas oublier que les pollutions s'additionnent. L'air de la Sallaz, déjà pollué au dessus des limites admissibles sans Tridel ne peut qu'être pollué davantage.
Question 6
Ne serait-il pas judicieux de renforcer le nombre d'appareils de mesures et de contrôle aux alentours de Tridel de manière à mieux cerner le problème ?
Réponse présumée du SEVEN (à la question 6, le SESA répond à un autre développement)
Les deux stations de mesures fixes de Lausanne et d'Epalinges se trouvent dans le rayon rapproché de dispersion de la cheminée. En outre, un réseau de capteurs passifs de dioxyde d'azote, qui comporte quelques 120 sites de mesure, est exploité en continu dans l'agglomération Lausanne-Morges. Une densification de ce dernier a par ailleurs été mise en oeuvre en 2007 pour documenter les immissions à proximité de TRIDEL et évaluer l'effet de la mise en service du M2.
Ce sont ainsi 10 sites de mesures supplémentaires qui sont dès lors exploités dans le périmètre de la vallée du Flon. Par ailleurs, le système de mesures des métaux lourds par bioindicateurs (feuilles de chêne) mis en oeuvre par TRIDEL est une méthode particulièrement efficace pour mettre en évidence l'impact des émissions de l'usine d'incinération.
Le dispositif de surveillance de la qualité de l'air dans le périmètre de TRIDEL est ainsi particulièrement dense et complet.
Remarques de l'ASVF
Curieusement les résultats des stations de mesure de Lausanne et d'Epalinges ne figuraient pas dans le communiqué que le SEVEN diffusait le 14 février dernier et qui donnait les résultats pour tout le reste du canton.
La méthode des feuilles de chêne paraît s'appliquer aussi aux métaux lourds, mais on ne sait pas où sont les chênes.
Sur les 10 sites de mesures nous n'en avons trouvé qu'un seul qui soit visible à la Sallaz ou dans les abords immédiats de Tridel, malgré les dires du SEVEN. Il est situé dans le fond du vallon du Flon le long de la ligne du m2. Il nous semble qu'il eut été plus judicieux et plus significatif de la situer au bord de l'avenue de la Sallaz, à proximité immédiate de l'école de la Sallaz, on aurait connu ainsi la nocivité de l'air qu'absorbent les écoliers. Il aurait été aussi utile de nous indiquer où les autres sites de mesure sont situés s'ils existent.
Développement ASVF
On prétend purifier l'air parce que quelques milliers de personnes ne seront plus chauffées au mazout, mais on oublie que la quantité totale d'ordures brûlées provient de tout le canton, ce qui pollue bien au-delà des quelques économies réalisées à Lausanne.
Question 7
Un calcul a-t-il été fait pour prouver ces dires ?
Réponse du SESA
Oui des évaluations ont été faites
Question 8
Le bilan des pollutions a-t-il été établi ou les affirmations de Tridel ne sont-elles qu'une vue de l'esprit ?
Remarques de l'ASVF
La question 8 n'a pas eu de réponse
Au vu des réponses aux questions 7 et 8 et étant donné que notre demande de connaître les évaluations de la réponse à la question 7 n'a pas été satisfaite, nous devons en déduire que ces évaluations n'existent pas. C'est donc un à priori sans fondement réel qui nous est seriné à longueur d'année.
L'argument de la diminution de la pollution par le chauffage à distance n'est donc pas prouvé. Jusqu'à production du bilan des pollutions on doit constater qu'on ment et qu'on a menti donc aux citoyens sur ce point dès la mise à l'enquête de Tridel.
Développement ASVF
Prétendre qu'il n'y a jamais d'odeurs parce que les gens ne se plaignent pas est également un mensonge inadmissible. Le soussigné habite le quartier et peut vous garantir que quand le vent dirige les fumées directement dans la direction de son appartement la situation est intenable, et pourtant il y a plus de 150 m' entre la cheminée et ses fenêtres. Par ailleurs on constate souvent que Tridel ne fonctionne que la nuit, probablement pour masquer les fumées jaunes, brunes ou noires qui sont émises.
Question 9
Que peut-on faire pour éliminer les odeurs nauséabondes qui sont émises trop souvent par Tridel ?
Réponse du SEVEN ( réponse à la question 8)
Les fumées de Tridel sont relativement neutres en odeur. On peut les sentir à la sortie du train de mesure lors des contrôles périodiques. Une fois dispersées par la cheminée, les distinguer et pouvoir en indiquer la provenance au niveau du sol, après une dilution de mille à cent mille suivant les cas nous paraît exagéré.
Les odeurs dégagées par la fermentation des déchets en attente de leur incinération, dans la fosse pourraient plus facilement être la source des odeurs ressenties. L'air de la fosse est cependant aspiré pour servir d'air comburant aux fours d'incinération. Quel que soit le cas de figure, on ne peut pas affirmer qu'il s'agit d'immissions d'odeurs excessives au sens de l'article 2 OPair, car le SEVEN n'a reçu aucune plainte depuis la mise en service de Tridel.
Remarques de l'ASVF
Il est faux de prétendre à des dilutions des émissions de la cheminée aussi importantes que celles articulées dans la réponse. Par temps de brouillard sans vent, par temps lourd avec une fine pluie, on constate que les fumées sont rabattues assez directement au sol, avec une dispersion quasi nulle. Le SEVEN garant de Tridel aurait dû s'en apercevoir.
S'il ne s'agit pas d'odeurs excessives, il n'en reste pas moins qu'elles sont désagréables, sentir, trop souvent, pendant la nuit des odeurs de "brûlé" est assez courant quand le temps ne permet pas la dispersion des fumées.
La dilution des fumées n'est pas tout a fait conforme à ce qu'affirme le SEVEN. La configuration du vallon du Flon modifie cette dilution. Quand l'usine marche de jour, ce qui est rare, on peut très bien suivre la trajectoire des fumées de Tridel. Suivant la direction et la force du vent, et suivant le temps, les fumées arrosent soit l'école de la Sallaz, soit les diverses écoles situées le long du chemin de Boissonnet sans qu'il n'y ait de très fortes dilutions. Ces écoles profitent donc en plein de la pollution de Tridel.
Développement ASVF
Toutes ces considérations nous amènent à vous demander d'examiner comment on peut vraiment améliorer l'air de la Sallaz déjà trop pollué.
Question 10
Ne doit-on pas, en particulier, limiter la quantité d'ordures incinérées à Tridel aux 140'000 tonnes annuelles pour lesquelles l'usine a été calculée ?
Ce serait, nous semble-t-il, la première mesure à prendre.
Remarque de l'ASVF
Cette question est restée sans réponse. Il est évident qu'on aurait dû se limiter aux déchets du canton comme cela avait été prévu au moment de la mise à l'enquête de Tridel.
Développement ASVF
On peut constater aussi que le tri n'a que peu d'importance, il arrive trop souvent que papiers et cartons soient récoltés dans les mêmes camions que les ordures. Tout cela pour augmenter les quantités à incinérer. On a l'impression que le traitement des ordures n'est plus qu'une affaire mercantile, et non une nécessité sanitaire.
Question 11
Vous paraît il normal que l'incinération des ordures devienne une affaire commerciale, alors qu'au départ il s'agissait de traiter uniquement les ordures non recyclables ?
Remarque de l'ASVF
Cette question est restée sans réponse. Le fait qu'on y réponde pas montre bien qu'on se ne se préoccupe que peu du recyclage des déchets, il faut incinérer à tout prix, car plus on brûle, plus cela rapporte.
Développement ASVF
Enfin, pour le cas où vous n'en auriez pas connaissance, je vous prie de trouver ci-joint quatre pages d'études faites en France et émises par le "Centre national d'information indépendante sur les déchets". Ces études concernent les usines d'incinération françaises qui sont peut-être moins modernes que Tridel, mais leurs conclusions restent valables. Nous savons que de telles études ont été faites à Genève autour de l'usine des Cheneviers, mais curieusement elles ne sont pas disponibles.
Question 12
De telles études peuvent-elles être envisagées dans le cas de Tridel ?
Remarque de l'ASVF
Cette question est restée sans réponse, ce qui montre que nos autorités ne se préoccupent pas des pollutions émises par Tridel, ni de la santé des riverains de l'usine.
Développement ASVF
Quand on sait que pour beaucoup de scientifiques les dioxines et furanes seront très probablement le problème majeur de ce siècle, comme celui de l'amiante l'a été pour le siècle passé. On ne peut que prendre ce problème de santé publique très au sérieux.
Et encore nous n'avons évoqué dans ce courrier que des problèmes des dioxines, mais il faut encore y ajouter les acides et autres produits corrosifs, les gaz à effet de serre, les métaux lourds et les particules fines émis par Tridel. Tous ces éléments sont des toxiques qu'on ne peut pas multiplier au delà de certaines limites si on veut veiller à la santé des habitants vivant à proximité de l'usine.
Question 13
Quelles sont vos possibilités d'agir concernant ce problème de santé publique ?
Remarque de l'ASVF
Aucune réponse n'est donnée à cette question, ce qui montre que les autorités ne se sont jamais posé de questions concernant l'influence de Tridel sur la santé des riverains de cette usine polluante et dangereuse.
On pourrait multiplier les questions à l'infini, tant les problèmes des usines d'incinération sont multiples. Pour avoir, pendant des années, lutté contre la réalisation de Tridel, nous savons que la solution de l'incinération des ordures n'est qu'un pis aller. Pour traiter les ordures ménagères il existe d'autres solutions beaucoup moins dommageables pour l'environnement, mais elles sont peut-être un peu plus coûteuses. Mais surtout les autres solutions, en particulier celles qui nécessitent des tris poussés, ne se prêtent pas au même mercantilisme que les usines d'incinération.
Lettre du 9 mars 2008
Note de l'ASVF
Aucune réponse n'a été donnée par le SEVEN aux questions qui figuraient dans cette lettre. Nous donnons les développements ASVF et les questions y relatives ci-après, ainsi que les remarques que ce silence nous inspire.
Développement ASVF
Le site internet de Tridel montre qu'en 2006 cette usine a incinéré 156'045 tonnes d'ordures dont celles provenant d'Allemagne (23'780 t), du Tessin (11'179) et de SATOM en Valais (5'619 t.). Soit au total 40'578 tonnes ne provenant pas de notre canton.
Au moment des décisions concernant la construction de l'usine il était pourtant bien précisé que seules les ordures du canton de Vaud y seraient incinérées. Pour respecter cette décision on n'aurait dû incinérer que les 115'467 tonnes provenant du canton.
Cela aurait réduit la pollution annuelle à environ 74 % des valeurs données dans le document sus-cité. Ainsi plus du quart de la pollution atmosphérique est due à des apports étrangers à notre canton ce qui n'est pas tolérable compte tenu de la situation de Tridel en pleine ville.
Question 14
Pensez vous qu'il soit normal qu'on pollue l'atmosphère des lausannois avec des déchets étrangers au canton ?
Remarque de l'ASVF
Cette question est restée sans réponse, mais cela montre une fois de plus qu'on se moque de la santé des Lausannois et en particulier de celle des riverains de Tridel. En plus on constate que nos autorités ne tiennent pas compte des promesses qui avaient été faites que Tridel ne brûlerait que les déchets du canton.
Développement ASVF
En prenant les quantités incinérées en 2006, soit 156'045 tonnes et en admettant que le rythme d'incinération soit de 11,8 tonnes par heure et par four soit au total 23,6 tonnes par heure, on constate que dans l'année l'usine aurait du fonctionner pendant 6'612 heures à plein régime. Cela représente, en prenant l'année à 365 jours, une moyenne de 18,1 heures par jour.
On constate cependant que, la plupart du temps, l'usine ne fonctionne que la nuit, il s'ensuit que, compte tenu des arrêts pour l'entretien, des journées où l'usine ne fonctionne pas, etc, le rythme d'incinération doit atteindre une valeur qu'on peut estimer à environ 20 tonnes par heure. Il est évident que la pollution n'est pas proportionnellement la même que si on ne brûle que 11,8 tonnes par heure.
Question 15
Ne devraient-on pas effectuer les contrôles quand les fours fonctionnent à leur maximum, et non pour la valeur théorique pour laquelle les fours ont été calculés ?
Remarque de l'ASVF
Aucune réponse n'a été donnée à cette question, on sait cependant que plus la vitesse d'incinération est grande, plus on produit de polluants. Le lavage des fumées prévu pour environ 12 tonnes d'ordures par heure et par four, n'est certainement pas aussi efficace si on brûle 20 tonnes, voire plus, par heure.
On mesure la production de dioxines et autres produits mortels uniquement à petite vitesse d'incinération, alors que la production réelle est largement supérieure, c'est une tromperie supplémentaire pour les citoyens. Quand on commence à tricher c'est qu'il y a de nombreuses choses à cacher dans le fonctionnement de Tridel.
Développement ASVF
On a lu dans la presse que l'apport des ordures étrangères et en particulier des ordures italiennes permettrait de distribuer un dividende aux actionnaires de Tridel.
Question 16
Le porte-monnaie des actionnaires compte-t-il plus que la santé des riverains de Tridel ?
Remarque de l'ASVF
Si nos autorités ne répondent pas à cette question, c'est qu'à l'évidence le rendement de Tridel prime sur la santé des riverains. Tout est fait pour assurer le bénéfice des actionnaires même si c'est au détriment de la santé des voisins de l'usine d'incinération.
Conclusions
Nous avons résumé ci-après les diverses remarques de l'ASVF en les groupant par chapitres.
Pollution et santé publique
Questions 10 à 16
Curieusement ces questions concernant la santé publique n'ont reçu aucune réponse. Ainsi le Médecin cantonal, le Département de la santé et de l'action sociale et le Département de la sécurité et de l'environnement se moquent de la santé des voisins de l'usine d'incinération, ils ne daignent même pas s'en préoccuper. Pour eux le rendement de Tridel prime sur la santé des habitants.
Le SEVEN comme organe de contrôle
Questions 1 à 3, lettre du SEVEN du 31.03.2008
On doit constater que le SEVEN qui, comme organe de contrôle de Tridel, devrait tout connaître sur le fonctionnement de cette usine doit aller chercher ses renseignements vers les responsables de l'usine qu'il est sensé contrôler. C'est dire qu'il n'y a aucun contrôle.
Quantités et provenance des déchets
Questions 4, 5 et 14
Quand le peuple a dû voter sur Tridel, un des arguments principaux était que cette usine ne devait brûler que les déchets du canton du fait de la situation de l'usine en pleine ville et était prévue pour incinérer au maximum 140'000 tonnes par an. Ce n'est de loin pas le cas. En fait en 2006, par exemple, sur 156'045 tonnes incinérées, 23'780 tonnes venaient d'Allemagne (qualifiées d'échange transfrontalier impliquant les régions proches), 11'179 tonnes provenaient du Tessin (pas très proche) et 5'619 tonnes venant de SATOM en Valais. Pour respecter les promesses faites aux citoyens seules 114'467 tonnes provenant du canton de Vaud auraient dû être incinérées, soit les 74 % des quantités totales. En 2007 on a brûlé 158'000 tonnes au total ce qui montre que peu à peu on augmente les quantités incinérées. En plus en 2009 on apprend que les déchets allemands ont été remplacés par des déchets tyroliens transportés par camions jusqu'à Tridel. Bravo l'écologie ! En fait pour faire passer le projet on a sérieusement menti aux citoyens dont on se moque.
Contrôles périodiques officiels
Questions 1 et 15
Ces contrôles se font pour la vitesse d'incinération normale soit environ 11,8 tonnes par heure et par four. En 2006 l'usine a incinéré 156'045 tonnes ce qui impose,si les deux fours fonctionnent simultanément chacun avec 11.8 tonne par heure, une durée de fonctionnement moyenne de 18,1 heures par jour. Si en hiver cette durée est a peu près respectée, ce n'est pas le cas dans les 3 autres saisons où on constate que l'usine ne fonctionne que de nuit. Compte tenu des arrêts pour l'entretien des fours et des journées où l'usine ne fonctionne pas, on doit donc atteindre des quantités d'incinération horaires qui doivent être à peu près le double de celles pour lesquelles l'usine a été calculée, soit de l'ordre de 24 à 25 tonnes par heure et par four.
Il est évident que tous les systèmes d'épuration des fumées, qui ont été calculés pour la vitesse normale d'incinération, ne peuvent plus assumer pleinement leur rôle et que la qualité des rejets de la cheminée s'en trouve largement péjorée. Ainsi les valeurs que Tridel donne pour ses contrôles périodiques sont fausses et largement sous-estimées. Les contrôles périodiques devraient être faits pour les valeurs réelles des vitesse d'incinération et non pour une vitesse théorique qui n'est pas appliquée dans les faits.
Bilan des pollutions
Questions 7 et 8
Le 28 janvier 2008 Lausanne cités titrait : "Tridel . le poumon vert de Lausanne" ce qui a provoqué nos lettres au Médecin cantonal, tant cet article inspiré par Monsieur Stefan Nellen, président de Tridel, et Monsieur Olivier Français, Municipal à Lausanne, était outrancier. On y lisait en particulier que grâce au chauffage à distance remplaçant le chauffage au mazout on pouvait assainir l'air du quartier. Nous avons demandé à plusieurs reprises que ce bilan des pollutions nous soit remis, il ne nous a jamais été transmis. On peut donc en déduire que ce bilan n'existe pas et que depuis la mise à l'enquête de Tridel on nous a seriné des faits qui n'ont jamais été prouvés. Il est évident qu'une usine incinérant les déchets de tout le canton (74 % du total incinéré) et des déchets étrangers (26 %) pollue beaucoup plus que les économies de mazout, d'autant plus que cette usine travaille en surcapacité car au départ elle était prévue pour 140'000 tonnes par an et on en brûle 158'000 tonnes.
Contrôle de la pollution autour de l'usine
Questions 2 et 6
Quand on demande s'il ne serait pas judicieux de contrôler la qualité des sols autour de Tridel on nous répond qu'on applique la méthode des feuilles de chêne (qui est effectivement une méthode valable pour une petite partie de la pollution). Mais quand on demande où sont les chênes qui permettent d'appliquer cette méthode, on ne nous répond pas, car il n'y en a pas sur le trajet de la pollution.
On nous précise en outre que 10 sites de mesures sont répartis autour de Tridel, mais quand on demande où sont ces sites on ne nous répond pas. C'est probablement parce qu'ils ne sont pas tous mis en place ou en fonction.
Remarque finale
Quand on pose des questions concernant le fonctionnement de l'usine d'incinération, le SEVEN, le SESA ou très probablement Tridel nous répondent d'une manière très détaillée. Mais quand il s'agit des effets de la pollution sur la santé des riverains de l'usine ces mêmes organismes éludent les questions, même le Médecin cantonal ne répond pas. C'est dire que nos autorités ne se préoccupent pas du tout de ces problèmes ce qui est très inquiétant.
Lausanne, mai 2009.
Claude Monod, président ASVF
Ingénieur civil EPFL, SIA
Historique de l'échange de courrier
06.03.2008
Première lettre de l'ASVF au Médecin cantonal que nous avons complétée après leur envoi en numérotant les questions pour simplifier la lecture.
Annexes :
Article paru dans le Lausanne cités no 1389 du 28 février 2008
Emissions à la cheminée pour les valeurs mesurées le 14 juin 2006 pour 140'000 tonnes annuelles.
09.03.2008
Seconde lettre de l'ASVF au Médecin cantonal complétée par la numérotation des questions et concernant des questions nouvelles.
Annexes :
Emissions à la cheminée pour les valeurs mesurées le 14 juin 2006 pour 140'000 tonnes annuelles complétées par les quantités réelles incinérées et les mesures du 14 juillet 2007.
Etude faite en France et émises par le "Centre national d'information indépendante sur les déchets". (4 pages)
10.03.2008
Lettre du Médecin cantonal nous annonçant la transmission de notre premier courrier au SEVEN.
19.03.2008
Lettre du Médecin cantonal nous annonçant la transmission de notre second courrier au SEVEN
31.03.2008
Lettre du SEVEN nous proposant d'aller chercher les réponses à l'usine Tridel, ce que nous avons refusé en arguant que c'était à l'organe de contrôle de cette usine, soit le SEVEN, d'apporter les réponses.
07.04.2008
Lettre de l'ASVF au SEVEN pour transmettre une copie des questions posées au Médecin cantonal avec leur numérotation.
05.05.2008
Réponse du SEVEN très complète sur une partie des questions des questions posées, mais très confuse à partir de la question 8
12.05.2008
Lettre de l'ASVF au SEVEN demandant de lever la confusion concernant les dernières réponses à la première lettre au Médecin cantonal et les réponses à la seconde. En outre nous avons demandé à cette occasion au SEVEN de nous transmettre les évaluations de
comparaison entre la pollution de Tridel et celle des chauffages à mazout qu'elle remplace. Ce document ne nous a jamais été transmis.
27.05.2008
Réponse du SEVEN à la lettre précédente refusant de clarifier les choses et précisant que certaines questions dépassent le cadre de compétence du SEVEN
13.06.2008
Lettre au Chef du Département de la santé et de l'action sociale pour demander des réponses aux questions restant en suspens.
10.07.2008
Lettre de rappel au Chef du Département de la santé et de l'action sociale qui s'est croisée avec la réponse.
10.07.2008
Réponse à la lettre précédente précisant que le département de la santé n'est pas compétent et renvoyant notre courrier au Secrétariat Général du Département de la sécurité et de l'environnement.
16.09.2008
Lettre au Secrétaire général du Département de la sécurité et de l'environnement.
15.10.2008
Réponse sèche du département précité refusant d'aller plus loin.
22.10.2008
Lettre au Département de la sécurité et de l'environnement demandant en particulier qui pouvait répondre aux questions en suspens. Cette lettre est restée sans réponse.
28.01.2009
Lettre au Chef du Département de la santé et de l'action sociale demandant qui peut répondre aux questions restant en suspens.
27.03.2009
Réponse négative du Secrétaire général du département de la santé et de l'action sociale
Annexe à retrouver :
Etude faite en France et émises par le "Centre national d'information indépendante sur les déchets". (4 pages)
mercredi 12 août 2009
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