mardi 29 décembre 2009

RFID, OGM, GSM...Tricheries démocratiques, les combats continuent.

Tricheries démocratiques, les combats continuent.

La Votation populaire sur les passeports biométriques a provoqué près de 500 recours sur toute la Suisse, dont 460 reconnus valables dans presque tous les cantons.
Les fraudes ont été prouvées dans le canton de Vaud, elles ont aussi lieu dans d'autres cantons.
Selon notamment la Loi sur le Tribunal fédéral (LTF) et notamment de son article 82 al. 2, nous attaquons la décision du Conseil d'État vaudois car elle lèse gravement non seulement les droits démocratiques des Vaudois mais aussi des citoyens de toute la Suisse en couvrant de graves fraudes démocratiques.

http://euroracket.blogspot.com/2009/06/recours-final-au-tribunal-federal.html

L'art de faire avaler la pilule


Enquête sur l'acceptabilité sociale
Par Clark Kent & Loïs Lane
Tiré de la Revue Z, n°1
Site internet : www.zite.fr
Contact : contact@zite.fr

L'acceptabilité sociale est un drôle d'animal. Pour ses partisans, c'est une nouvelle manière d'associer
l'usager à la production de technologies qui lui sont destinées. Pour ses détracteurs, il s'agit d'une énième
manière de faire avaler la pilule, entre marketing et propagande. Véritable anguille, ses objectifs, ses objets
et ses représentants semblent insaisissables.

Z a décidé de soulever la roche.

"Réussir les innovations". Le rêve de "l'acceptabilité sociale" tient dans ces trois mots de Philippe
Mallein, sociologue vedette d'une discipline en pleine croissance. De plus en plus d'instances
gouvernementales et d'entreprises développent leur propre pôle. Certaines innovations, à cause des
problèmes politiques qu'elles posent, risquent de ne pas être acceptées d'emblée par le grand public. En
réunissant chercheurs en sciences humaines et en nouvelles technologies, ces laboratoires prétendent
habiller d'humanisme et d'éthique des secteurs comme la biométrie, les nanotechnologies ou les
télécommunications, par exemple. éducation populaire ou illusion démocratique ? Magali Bicaïs,
sociologue, a choisi son camp : "L'acceptabilité sociale, c'est avant tout une logique marchande, pour
savoir ce qui est acceptable ou pas, et ce qu'il faut faire pour que le public finisse par accepter une
technologie."
Entre marketing et propagande
Depuis l'apparition des relations publiques au sein des entreprises, les techniques de marketing sont trop
connues. Plus personne ne s'étonne de la foule d'incitations consuméristes qui balisent notre quotidien.
Concernant le champ politique, la propagande remplit un rôle similaire, avec la "com'" pour version
moderne.
Au milieu de ces discours destinés à orienter les choix du consommateur ou du sujet politique,
l'"acceptabilité sociale" est apparue avec le développement des nouvelles technologies, notamment le
génie génétique (ADN, OGM...), les "TIC", Technologies de l'information et de la communication
(Internet, RFID, téléphonie, ...), la biométrie ou encore les nanotechnologies.
Ce déferlement d'innovations provoque de larges transformations sociales et des inquiétudes légitimes
liées aux questions sanitaires, sociales ou politiques. L'enjeu tient dans la réorganisation des formes les
plus élémentaires du lien social.
Pour écrire une thèse de doctorat sur le sujet, Magali Bicaïs a passé plusieurs années dans un laboratoire
R&D (Recherche et développement) de France Telecom. Selon elle, "l'acceptabilité sociale est associée
aux nouvelles technologies, car elles transforment nos manières de vivre. On parle d'acceptabilité sociale
quand on travaille sur une technologie susceptible d'avoir des conséquences sur l'organisation sociale
elle-même. Avec les techniques d'acceptabilité, on a franchi un nouveau pas : il s'agit d'anticiper ce qui
peut être toléré. La question n'est plus celle des besoins ni des envies, mais de savoir ce que les
consommateurs, ou les citoyens, ne vont pas supporter".
Les mécanismes de pouvoir sont constamment renforcés par une gamme d'outils techniques, contre
lesquels il devient de plus en plus difficile de lutter. Qu'il s'agisse des contrôles aux frontières, de l'accès
à l'école, de l'utilisation des transports en commun, il faut compter sur la biométrie ou les RFID. Pour
connaître une personne ou une population, il faut interroger ses "données" et son ADN. L'individu doit
loger dans des tableaux Excel, convenir aux calculs binaires de l'informatique. Biologie et informatique
sont les mamelles de la pensée gestionnaire qui nous gouverne.
Pendant ce temps, des sites internet présélectionnent le profil type des personnes susceptibles de s'aimer
(Meetic, Yahoo, MSN) et la virtualité des "réseaux sociaux" s'étend (Virb, Myspace, Facebook, Twitter,
etc.). Les milieux militants peinent à organiser une résistance sans créer des listes de diffusion mail, quand
se multiplient pétitions et manifestations en ligne. Le catalogue est encore long des renversements sociaux
induits par le développement de technologies pourtant présentées souvent comme de simples gadgets.
Pour éviter toute protestation, la stratégie la plus courante consiste à communiquer sur les avantages
individuels et éluder la question politique. "L'acceptabilité sociale dans l'entreprise peut être comprise
comme la volonté de rendre acceptables des choses qui ne le sont pas (ou qui sont en opposition avec
certaines valeurs) et ceci ne semble pouvoir se faire qu'en insistant sur la fonctionnalité de ces futurs
produits ou services. Et c'est bien de cela qu'il s'agit quand il nous est demandé d'étudier l'acceptabilité
sociale de la localisation [flicage par GPS, RFID, téléphonie mobile, ndlr], par exemple1."
Les programmes gouvernementaux chargés d'éduquer aux nouvelles technologies sembleraient
bienveillants s'il y était simplement question d'"informer" sur leurs avantages et leurs inconvénients. Mais
les études en acceptabilité sociale étalent un cynisme purement commercial, et révèlent, à y regarder de
près, une certaine volonté de manipulation politique. Les recommandations publiées par les centres de
recherche nationaux, européens ou privés visent d'abord à développer le marché des nouvelles
technologies en contournant le plus finement possible les résistances politiques, sociales ou culturelles.
Deux programmes de recherche européens, le JRC (Join research centre) et l'IPTS (Institute for
prospective technological studies) donnent le ton : "Il vaut mieux informer les gens des applications
positives d'une technologie, plutôt que de les laisser les découvrir par eux-mêmes.2"
Cette gestion des désirs ne relève pas simplement de l'égoïsme d'une obscure caste dirigeante. Comment
ne pas y voir d'abord l'une des conséquences logiques du système économique et social actuel ? Crier au
complot ne ferait qu'ajouter à la confusion. L'acceptabilité sociale surfe sur la fascination endémique de
notre société pour tout ce qui est moderne, nouveau et original. Il devient de plus en plus difficile de
refuser individuellement l'appareillage technologique qui organise les manières de travailler, de se
déplacer, de communiquer. à moins de se marginaliser, se bannir soi-même d'une société qui nous lie
affectivement aux autres. Aussi, à cause d'une incapacité à inventer collectivement d'autres formes de
relations sociales, rares sont ceux qui échappent à l'engouement pour les nouvelles technologies.
Néanmoins, certaines innovations continuent de choquer et doivent être prémâchées pour que le public les
tolère. C'est en général la raison pour laquelle les pouvoirs publics donnent dans l'éthique : "Il se pourrait
que, (…) dans l'avenir, un avantage compétitif soit précisément trouvé dans la capacité d'anticipation et
d'accompagnement de la tolérance sociétale, des mécanismes d'appropriation et des modes
d'expression3."
Pour Magali Bicaïs, "l'adage de faire participer pour faire accepter" guide les recherches. Le but de
l'acceptabilité sociale est de donner l'illusion d'une information objective, associée à une série de
dispositifs de coopération avec les consommateurs ou les citoyens. Une période de maturation, aussi
appelée co-conception dans le jargon R&D, sert à prendre la "température sociale".
A ce sujet, la sociologue invoque le contenu de documents internes :
"Dans une approche des nouvelles technologies en acceptabilité, le facteur temps est un facteur clé. Une
condition émise à un moment donné par l'utilisateur peut évoluer vers une acceptation inconditionnelle
sous l'effet du temps. Le danger peut se banaliser et l'acceptation d'une technologie a priori jugée risquée
peut s'actualiser progressivement.
La notion de temps est donc une donnée importante que l'opérateur peut prendre en considération dans
sa logique d'offre avec deux options possibles :
> Le facteur temps peut représenter un atout stratégique dans la diffusion des innovations, car le temps
peut être celui qui est nécessaire à l'instauration de la confiance entre l'utilisateur et l'entreprise.
> Le temps peut être aussi celui qui est nécessaire pour manipuler l'utilisateur en lui faisant accepter plus
tard ce qui est inacceptable maintenant : dans ce cas, le facteur temps devient un outil de manipulation
destiné à faire oublier les risques et à banaliser les peurs4."
Sous couvert de créer une ambiance de coopération avec les citoyens ou les consommateurs,
l'acceptabilité sociale n'est finalement qu'une méthode pour désamorcer les résistances inhérentes à
certaines technologies. Si les mots "éthique", "environnement" ou "sécurité" sont souvent employés, c'est
d'abord pour calmer les esprits et rassurer les investisseurs financiers. M. Renzo Tomellini, chef d'unité
nanosciences et nanotechnologies à la Direction générale de la recherche de la Commission européenne, le
formule clairement dans un rapport au Sénat français en 2003 : "Je ne parle pas d'une approche morale de
la chose, mais d'une approche utilitaire. Les grands investisseurs (…) mettent de l'argent dans des
secteurs qui sont neutres ou sûrs du point de vue de l'environnement et des aspects éthiques. Ils veulent
éviter des coups de barre type OGM, c'est-à-dire faire du développement responsable. Pas seulement une
chose correcte éthiquement, correcte moralement, mais aussi une chose convenable pour l'économie
parce qu'on donne une sécurité aux investisseurs. Et les investisseurs ont besoin de sécurité5."
Les OGM, faucheurs d'illusions
La prudence est de mise. Des mouvements de contestation ont déjà effrayé les pouvoirs publics et les
industriels, qui ont retenu la leçon : ne pas imposer une nouvelle technologie de manière trop hâtive et
désinvolte. Le précédent des faucheurs volontaires de cultures OGM impose une série de stratégies pour
préparer les esprits.
Depuis les résistances au nucléaire dans les années 1970, la science et les technologies avaient réussi à
s'affranchir de la sphère politique, et l'idée selon laquelle une technique est neutre, que seules ses
applications sont bonnes ou mauvaises, semblait fermement installée dans les consciences. Les scandales
agroalimentaires (vache folle), sanitaires (amiante), d'une part, les refus d'un contrôle social, d'autre part,
(flicage imposé par les cartes bleues, téléphones portables et autres cartes à puce sans contact comme les
titres de transport), sont là pour rappeler que certaines techniques ne sont pas neutres. Elles parachèvent le
mode social dans lequel nous vivons : mesurer, contrôler, produire et vendre – à tout prix.
Si une technologie n'a pas de sens pour la société ou peut paraître moralement inacceptable, le discours
pour l'imposer ne peut plus se contenter de l'argument de la neutralité des techniques. C'est en tout cas
l'avis du Centre d'analyse stratégique. Cet organisme, directement rattaché au Premier ministre, "a pour
mission d'éclairer le gouvernement dans la définition et la mise en oeuvre de ses orientations stratégiques
en matière économique, sociale, environnementale ou culturelle". Il travaille à ne pas retomber dans le
"syndrome OGM6" et cherche de nouvelles armes de persuasion, comme en témoigne une Note de veille
au sujet des nanotechnologies : "Un élément de contexte doit retenir l'attention : ces débats sur les
nanotechnologies s'appuient sur les acquis des précédents débats "historiques" sur les biotechnologies, le
nucléaire, les OGM, et avec le souci d'éviter les erreurs du passé. Ceci conduit, d'une part, à une forme
de recyclage des outils, des argumentaires, des postures et des recommandations, d'autre part, à une
volonté forte d'innovation tant sur la conduite des débats que sur leurs finalités et débouchés.7"
L'outil alors invoqué pour "recycler" les argumentaires consiste dans l'alliance inédite, en amont de la
publicité classique, entre plusieurs acteurs. Désormais, les laboratoires de recherche fondamentale
accueillent sociologues, psychologues, philosophes et spécialistes du marketing. Ce pot-pourri d'experts
compose la formule magique de l'acceptabilité sociale.
Acceptabilité sociale et sociologie des usages
Quand Minatec, premier pôle européen de recherche en nanotechnologies, est inauguré à Grenoble en
2006, les CRS empêchent les manifestants d'affirmer leur désaccord. Une personne sera grièvement
blessée.
Dès 2002, un labo interne au centre de recherche est créé, Minatec Ideas Laboratory, chargé d'opérer
ladite fusion entre disciplines. Et de désamorcer les conflits... La presse est unanime pour encenser le
projet, même si, en ce qui concerne le contenu de leurs activités, la discrétion de ces experts en
communication est exemplaire. Responsable du laboratoire, Michel Ida ne s'en cache pas : "En ce sens,
nous sommes plus un club privé qu'une auberge espagnole8."
Peu farouche, le quotidien économique Les Échos applaudit : "Si la volonté d'éviter les fausses pistes
menant à des produits qui ne trouvent pas leur marché est le but affiché de Minatec Ideas Laboratory, sa
vocation est aussi de tenter de prévenir une dérive hostile de l'opinion publique face aux
nanotechnologies incarnées par Minatec. C'est aussi dans cette optique que dès 2004, l'université Pierre-
Mendès-France de Grenoble (sciences humaines et sociales, sciences cognitives...) puis, en 2005,
l'université Stendhal (lettres, multimédia) ont également été associées comme partenaires de Minatec
Ideas Laboratory, une démarche originale, du moins en France9."
La notion d'acceptabilité sociale vient de la sociologie anglo-saxonne. Il s'agissait, dès les années 1980,
d'une tentative de modéliser la manière dont les gens utilisent un objet. "Parmi ces modèles, on pense au
TAM : Technology Acceptance Model de Davis10, qui souligne que l'utilité perçue et la facilité
d'utilisation sont des variables déterminant l'acceptation de la technologie. On peut constater
immédiatement qu'il manque un versant essentiel à ce modèle qui est celui des considérations
psychosociales et socio-organisationelles. C'est sans doute pour ces raisons que Karahanna et Straub11
ont fait appel à trois facteurs supplémentaires qui sont la présence sociale, l'influence sociale et le
support technique et ont ainsi révisé le TAM de Davis12."
Sur ces acquis, en 1999, Philippe Mallein importe avec succès la "sociologie des usages" en France et crée
à Grenoble la start-up Advalor. Cette société, tout comme Minatec Ideas Lab, sait que "le taux de
mortalité précoce des innovations tourne autour de 80 %", et que seules des analyses sociologiques
préventives sur des échantillons de consommateurs ou de citoyens assureront un retour sur investissement.
C'est aussi pour ne pas trop employer le terme ambigu d'"acceptabilité" que Phillippe Mallein préfère
parler de "sociologie des usages".
Au téléphone, l'explication qu'il donne de l'ambivalence des termes reste, elle-même... ambivalente : "Il y
a deux niveaux d'acceptabilité. Premièrement, dans un contexte où le quotidien devient plus individuel, on
peut se poser la question : comment des utilisateurs vont pouvoir s'approprier une innovation, quels sens
vont-ils lui donner, quelles significations d'usage ? Moi, je travaille plutôt là-dessus, dans l'imminence du
quotidien. Le deuxième niveau, c'est un champ plus moral et politique. Ce n'est pas le même registre. Ce
sont des questions qui relèvent du fonctionnement de la démocratie. Je retrouve ces questions, mais de
manière moins politique, de manière plus ambivalente."
M. Mallein ne fait pas de politique. Et pour cause : dans le cadre de l'acceptabilité sociale, l'objectif est
justement de ne pas en faire, ou plutôt de dépolitiser des techniques dont le développement est pourtant
éminemment politique.
On détourne l'attention des vrais enjeux pour se focaliser sur les avantages en termes de confort et de
prestige. Ainsi la stratégie consiste-t-elle à "déjouer" les craintes de la société civile en orientant le regard
vers les aspects divertissants, narcissiques ou commerciaux d'une technologie.
Les consultants n'ont aucune gêne à afficher de telles intentions, comme en témoigne un rapport de
Capgemini, "RFID : Informer le consommateur pour vaincre ses inquiétudes13". Selon Stéphane Ghioldi,
responsable RFID au sein de Capgemini Consulting, "le degré d'acceptation de nouvelles technologies
connaît toujours un seuil psychologique où, pour le consommateur, les avantages l'emportent sur les
inconvénients. Une présentation appropriée de la RFID et une communication régulière auprès des
consommateurs permettront de parvenir à ce stade14".
Etudes de comportements
Dans la pratique, les études d'acceptabilité sociale analysent les comportements des consommateurs et
citoyens, dans le but de modéliser leurs réactions face aux nouvelles technologies. "Angoisses", "peurs",
"craintes", c'est le vocabulaire des scientifiques pour qualifier des contestations politiques, souvent
argumentées de manière très rationnelle. Mais le consensus doit rester intact : la science détient la vérité,
non seulement métaphysique, mais sociale. Ceux qui la rejettent sont des obscurantistes, des
"ayatollahs15", des personnes qui n'ont pas encore été suffisamment éduquées.
Ancien chercheur dans un laboratoire d'acceptabilité sociale, Lucien a mené des recherches pour une
équipe de R&D : "On a un service socialement délicat à proposer, comme la biométrie, on fait une "toile
de fond" sur cette technologie. Dedans, on trouve les tendances de fond qui y sont relatives, les questions
que cette technologie suscite (rapport au corps, rejets culturels, etc.). Pour cela, on prend tous les
rapports qui nous tombent sous la main, mémoires universitaires, articles de presse, etc. Ces toiles de
fond sont souvent réalisées par des "veilleurs" qui viennent de n'importe où, par exemple des physiciens
surdiplômés, qu'on requalifie en documentalistes, car ils n'ont pas de boulot.
"Puis, poursuit-il, on fait un Powerpoint avec des phrases clés, dans lequel on dit : "Attention à ça, à ci",
"Attention, les gens sont sensibles quand on touche à leur corps". Puis on fait un cahier des charges où
sont précisés les freins, et des préconisations pour trouver les leviers qui vont permettre de faire sauter
ces freins. Par exemple dans le projet de créer des téléphones mobiles pour les moins de 6 ans, on a eu
des réticences, et il fallait trouver tous les points positifs. Déceler les freins et montrer les avantages.
C'est tellement idéologique qu'on ne voit plus que c'est idéologique."
Avec cette méthode, un problème persiste néanmoins : les cas particuliers ne suffisent pas à faire loi. Pour
une collaboration idéale entre sciences molles et dures, il faut modéliser, universaliser, trouver des
standards d'analyse en acceptabilité sociale. Cela passe par un recensement des comportements
individuels ou collectifs.
Une fois la "toile de fond" tissée, il ne reste plus qu'à avaler la proie. Concrètement, plusieurs outils ont
été créés. Mallein a breveté le sien : CAUTIC, qu'il assure avoir vendu à plus de 150 clients dont
Schneider, France Telecom, Bouygues, etc. La méthode Mallein étudie des panels de "consommacteurs". à
partir des résultats obtenus, elle crée des catégories de réaction face aux nouvelles technologies à partir
desquelles diverses stratégies d'acceptabilité peuvent être imaginées. Bien entendu, il ne s'agit que d'une
"sociologie des usages", désintéressée et bienveillante envers les préoccupations des utilisateurs. Si l'on en
croit Sylvie Tarozzi du département acceptabilité sociale de France Telecom_: "Ce n'est pas mon job de
faire accepter des technologies, moi je prends en compte les utilisateurs." Bluff ou sincère humanisme ?
Selon un cadre de la même boîte, "tous les sociologues que j'ai rencontrés et qui ont un discours
humaniste au sujet de l'acceptabilité sociale avaient aussi quelque chose à vendre derrière : une méthode
d'acceptabilité sociale, un moyen de modéliser l'acceptation."
Les études sont commandées par les services marketing et finissent, après digestion par l'ensemble de la
chaîne technique, par être régurgitées en algorithmes publicitaires. Lucien témoigne : "En gros, on ne sert
plus que d'alibi, on produit des rapports épurés, orientés vers la demande qui vient d'en haut ou du
marketing."
Les focus groups
Comment se déroulent ces enquêtes qui visent à déceler si une catégorie sociale est prête ou non à adopter
une technologie ? "Pour cela, répond Lucien, on utilise des focus groups. C'est une procédure qui au
début était très artisanale, mais qui tend à se standardiser. On prend des personnes cibles qu'on met dans
une pièce avec des caméras et des capteurs pour voir leurs réactions à un produit. Quelles sont leurs
réactions, leurs appréhensions, leur perplexité ?"
Cette méthode, directement héritée des réunions de consommateurs, ne concerne pas seulement la couleur
des cerises dans le yaourt, mais ce que l'on ressent en apprenant qu'il est facile d'être écouté par un tiers
sur son téléphone portable ; qu'avec les nanotechnologies, on fait des armes de destruction massive ; que
les rencontres sur Internet ne sont pas aussi douces que celles de la rue, etc. En écoutant ainsi les
oppositions aux technologies, en les archivant et en les classant, on fait d'une pierre deux coups. Non
seulement on donne l'impression à la société civile de participer activement à l'élaboration "éthique"
d'une technique, mais surtout on récolte les griefs à son sujet, de manière à les anticiper et à construire un
discours positif et rassurant.
Pour Lucien, "la question reste de savoir comment produire et vendre en évitant de s'interroger sur le
pourquoi. Quand il y a une impasse sociale, les équipes d'acceptabilité sociale vont accompagner les
discours de marketing pour que ça passe socialement. On associe le consommateur, non pas en travaillant
avec lui mais en travaillant sur lui". Le must, c'est quand les inquiétudes sont rapidement exprimées
comme trop insupportables. Magali Bicaïs démontre que "les "réfractaires" aux nouvelles technologies
sont ainsi définis comme "catégorie pouvant aider les études de prospectives à identifier certaines
craintes ou peurs associées aux TIC, ils permettent de préciser les limites des innovations". Ils
représentent des personnes-ressources dans le cas où des moyens de protection doivent être mis en place
ou renforcés".
Il suffit alors de réduire certains effets dangereux. Par exemple, si les puces RFID permettent de suivre les
gens à la trace grâce aux étiquettes radio contenues dans les biens de consommation, on ajoute pour un
temps une fonction de désactivation. Si prendre les empreintes digitales des enfants pour l'accès à la
cantine ressemble trop à une méthode policière, on utilise seulement le contour de la main. La tactique est
simple : camoufler les options les moins acceptables pour le lancement d'une innovation. Pour mieux la
vendre ensuite.
De la même manière que les institutions de consultation citoyenne sont des coquilles vides exhibées une
fois les décisions prises, les témoignages recueillis par les sociologues alimentent avant tout les stratégies
marketing. Pour Magali Bicaïs, "les focus groups, c'est comme un débat de citoyens à l'intérieur de
l'entreprise. On rassemble une quinzaine de personnes selon des catégories sociales, et on leur présente
des concepts de technologie auxquels ils doivent réagir. Dans les focus groups, on sollicite les gens, mais
à aucun moment ils n'ont part à quelque décision que ce soit. On évacue le négatif dès le début, et puis on
ne parle plus que des avantages, on leur demande ce qui leur plaît. Le seul but de la manoeuvre est de voir
ce qui est tolérable".
Science-fiction et dreamstories
La troisième stratégie interne du consent manufacturing (qu'on pourrait traduire par "production
industrielle du consentement") lié aux nouvelles technologies repose sur le recours à la fiction. Quoi de
plus logique quand, à force de produire des innovations à la pelle, on ne sait plus quel sens leur donner ?
Recherche scientifique et récits de science-fiction s'inspirent mutuellement. Pour Magali Bicaïs, "c'est un
tout, les entreprises, les médias, les politiques et la science-fiction participent à la construction d'un
imaginaire social où les technologies sont omniprésentes et peuvent résoudre tous les problèmes".
Ainsi, l'un des rares rapports publics émanant du secteur Défense du conseil de l'Europe sur le
développement des drones cite un seul modèle : le dispositif Skynet des films Terminator16.
Chercheurs et industriels explorent main dans la main les possibles ainsi défrichés, comme l'indique par
exemple ce rapport belge : "La fiction a d'abord une fonction heuristique et épistémologique : en situation
d'incertitude, les efforts entrepris pour prouver que certains scénarios sont fantasmagoriques éclairent les
limites du possible et de l'acceptable. La fiction a aussi une fonction d'intéressement, elle attire
l'attention des investisseurs et des responsables des politiques de R&D. Elle a encore une fonction
régulatrice et sociale, dans la mesure où elle stimule la prise de conscience des opportunités et des
risques, servant ainsi d'amorce à un dialogue entre les chercheurs et le public.17"
La richesse imaginative offerte par la science-fiction finit par débarquer à l'intérieur même des labos de
recherche en acceptabilité, intégrée sous la forme de dreamstories : "Ce sont des scénarisations, raconte
Lucien, un film qui montre le monde merveilleux tel qu'il pourrait être avec toutes les nouvelles
technologies. On construit une histoire avec toutes les technologies dont on dispose de manière isolée, et
on les met en scène en les interconnectant. C'est un outil interne qui est censé représenter le monde idéal.
Mais certains techniciens étaient horrifiés en voyant cela, ils disaient : "Ce monde idéal, c'est du fichage
généralisé !" Alors en interne, on s'est amusé à parler des nightmare stories, c'était une manière
d'évacuer tout ça."
Des études aux fêtes de rues
Les rapports d'acceptabilité sociale passent souvent de longs mois au fond d'un tiroir, le temps de trouver
un responsable de marketing capable de traduire ce qui ressemble plus à un ouvrage universitaire qu'à un
cahier des charges. Mais, si artisanales soient-elles, ces études ne finissent pas toutes à la trappe. En
général, elles se soldent en recommandations, ou carnets de route, aussi appelées "Guides de bonnes
pratiques".
L'une des recommandations les plus célèbres est celle du Gixel, groupement d'industriels constitué en
lobby, qui avait fait parler de lui en 2004 pour avoir oublié de prendre des gants dans son Livre bleu18.
Quelques mois plus tard, une action de sabotage de machines biométriques accompagnée d'articles de
presse critiques poussa le Gixel à revoir sa copie. Dans le même temps, pourtant, le constat est sans appel :
une augmentation vertigineuse des dispositifs biométriques pour contrôler l'accès des cantines scolaires,
des bracelets électroniques pour nourrissons dans les maternités, une ribambelle de téléphones pour
minots, une télévision saturée de séries aux héros high-tech, des puces RFID pour les transports en
commun ou l'entrée des boîtes de nuit. Josiane Couratier, codirectrice de la mission interministérielle sur
les visas biométriques, au ministère des Affaires Etrangères, se félicite d'ailleurs des succès accomplis :
"Grâce à une politique d'information et de sensibilisation assez développée, nous avons pu prévenir les
réactions hostiles19."
Pour imposer les nouvelles technologies en douceur, des programmes de "sensibilisation" sont mis en
place. Il s'agit en fait de saturer l'espace public d'une parole officielle émanant d'experts patentés.
La Commission européenne a peur qu'une voix autonome et populaire s'élève au sujet de la "révolution
silencieuse" que constituent les RFID. "Les actions que nous menons, explique le JRC, sont globales et
s'articulent autour des points suivants : mener des campagnes d'information, intégrer le respect de la vie
privée dès la conception des objets, assurer la sécurité des systèmes RFID et demander la création de
campagnes d'éducation permettant au public de s'entraîner à utiliser ces technologies20."
Communication, information, éducation : trois mots magiques pour faire avaler la pilule. Le Gixel
préconise la familiarisation aux nouvelles technologies dès le plus jeune âge mais d'autres clés
d'acceptabilité sociale peuvent être répertoriées.
Pour prévenir les contestations populaires "caricaturales", "obscurantistes", voire "ignorantes", des
comités d'éthique composés d'experts se multiplient. Le simple fait de se poser des questions morales à
huis clos devrait gommer les dangers inhérents aux nouvelles technologies. L'éthique est désormais le mot
clé pour désigner l'apport des sciences humaines quand il s'agit de faire passer une innovation en force.
En force, mais avec douceur.
Les recommandations émises par ces comités, négligées dans la réalisation des projets, sont tout au plus
reprises sous la forme de mises en garde, de notices de prévention, voire de plaquettes éducatives pour
"gérer les risques" distribuées dans les boîtes à lettres, comme à Grenoble. Fin du fin, la petite pilule
d'iode pour les voisins d'une centrale nucléaire.
Un exemple parmi tant d'autres. En 2006, le Sénat organise une audition pour déterminer les enjeux
éthiques et sociaux de la biométrie. Peu importent les interventions de militants ou d'associations
opposées à cette technologie : au terme de 86 pages d'auditions publiques, Christian Cabal, président de la
session, conclut en ces termes : "La biométrie existe et existera, cela ne sert à rien de mener un combat
d'arrière-garde qui serait un peu passéiste." Un type de discours devenu familier avec la création de la
CNIL, qui gère depuis 1978 la redéfinition technocratique de la liberté.
Sans rentrer dans les détails, on citera en vrac, comme autres "clés de déverrouillage social" : les débats
citoyens, les événements grand-public (Science en fête, expositions à la Cité des sciences, et, au printemps
2009, Futur(s) en Seine) ou le remplacement du fin limier par l'expert en ADN dans les séries télévisées.
Quant à l'argument de la santé, il est une porte d'entrée privilégiée pour faire accepter des technologies
mortifères. "Dans tous les domaines délicats politiquement, explique Lucien, on retrouve la santé comme
cheval de Troie. On dit qu'on va aider les gens, par exemple, face à la fermeture des hôpitaux, les aider à
rester en contact avec des équipes médicales grâce à des techniques de communication. Mais c'est un
alibi, où l'acceptabilité sociale va jouer le rôle de tampon. En fait on développe des techniques qui vont
tout aussi bien servir à tracer et fliquer les gens."
NOTES
1. Magali Bicaïs, Imaginaire de la fonctionnalité, de l'acceptabilité sociale à l'émergence du projet technicien,
thèse de doctorat, 2007, sous la direction de Barbara Michel, université Pierre Mendès France, Grenoble.
2. RFID Technologies : Emerging Issues, Challenges and Policy Options, JRC Scientific and Technical
Reports, 2007. Notre traduction.
3. Les nanotechnologies : éthique et prospective industrielle, tome 1, Conseil général des mines, Conseil
général des technologies de l'information, 2004.
4. DICAU (MSH Alpes), "Acceptabilité des concepts de Localisation et de Visiophonie : analyse et
interprétation des focus groups", Rapport de recherche, document interne France Telecom Recherche et
Développement, Meylan, décembre 2004.
5. Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, OPECST, Rapport au sénat
n°293, sur "Nanosciences et progrès médical", 2003-2004.
6. Catherine Ducruet, "Le pôle d'excellence met en avant son laboratoire à idées pour désarmer la contestation.
Minatec veut créer u n consensus autour des nanotechnologies.", Les échos,
5 avril 2006.
7. "L'évaluation participative des choix technologiques : aide à la décision dans le champ des nanotechnologies
?", La note de veille, N°64, Centre d'analyse stratégique, 25 juin 2007.
8. Cité dans CEA Techno(s), n° 64, janvier 2003.
9. Les échos, 5 avril 2006, op. cit.
10. Davis, F. D. (1986), A technology Acceptance Model for empirically testing new end-user information
systems : theory and results. MIS Quarterly, Vol.13, No.3.
11. Karahanna, E. & Straub, D.W. (1999), "The Psychological origins of perceived usefulness and ease of use",
Information and Management, Vol. 35, No4.
12. "Élaboration et validation d'un questionnaire de mesure de l'acceptation des technologies de l'information
et de la communication basé sur le modèle de la symbiose humain-technologie-organisation", Éric Brangier &
Sonia Hammes, IA 2006, Actes de colloque, octobre 2006.
13. Ce rapport a pour sous-titre : "Une étude récente de Capgemini pousse les professionnels à informer les
consommateurs de l'intérêt de la RFID et à déjouer les craintes d'atteinte à la vie privée."
14. Capgemini, RFID : Informer le consommateur pour vaincre ses inquiétudes, Paris, 1er avril 2005,
communiqué de presse.
15. M. Martin, La science : un enjeu sociétal, colloque du 18 juillet 2008, Conseil économique et social
régional de Rhône-Alpes.
16. "Skynet, dans les films, est le réseau qui contrôle la défense des États-Unis. De plus en plus autonome
et doté d'une intelligence artificielle évolutive, il déclenche une "guerre préventive" contre la race humaine
pour empêcher les humains de le débrancher. Des armées d'UAV/UCAV et des robots terrestres,
les Terminators, traquent les survivants sans relâche."
Assemblée de l'Union de l'Europe Occidentale, Assemblée Interparlementaire européenne de sécurité et de
défense, Rapport présenté au nom de la Commission technique et aérospatiale, document A/1884, 30 novembre
2004.
17. La lettre EMERIT (Expérience de Médiation et d'Evaluation dans la Recherche et l'Innovation
Technologique), N°48, édité par la fondation Travail-université, 4e trimestre 2006, Namur.
18. Livre bleu, grands programmes structurants, propositions des industries électroniques et numériques,
Gixel, 2004.
19. OPECST, Compte rendu de l'audition publique sur la biométrie du 4 mai 2006.
20. RFID Technologies : Emerging Issues, Challenges and Policy Options, op. cit. Notre traduction.
***
Finalement, l'argument de la santé reste aujourd'hui le meilleur moyen de couper court à toute critique de
la recherche scientifique. Mais l'on pourrait se poser la question : pourquoi combattre la maladie et la
souffrance à tout prix ? Certaines formes d'organisation sociale peuvent mettre au-dessus de la vie
d'autres valeurs : l'honneur, la liberté, le courage, etc. Quand on cherche à mettre en question la valeur de
certaines avancées scientifiques au regard des reculs sociaux qui l'accompagnent, on passe
immédiatement pour réactionnaire au mieux, dangereux obscurantiste au pire. S'il est aujourd'hui possible
de brandir la recherche médicale comme justification de toute recherche scientifique, quelles que soient
ses applications – militaires, policières, ou économiques –, c'est que la vie fait aujourd'hui figure de
valeur ultime. Il devient de plus en plus difficile de donner un sens à la mort ou à la maladie, et les rituels
qui peuvent les accompagner sont remplacés par les promesses de la science.
Amputé des "grands récits" qui permettent de se projeter dans une histoire commune, orphelin des dieux,
déçu par les "grands" hommes que personne ne souhaite ranimer, le siècle cherche une valeur-refuge dont
la validité serait incontestable. Celle-ci est sans conteste la vie, fédérant hygiénistes et écologistes1 de tout
bord. Mais vivre, au sens biologique, ne suffit pas. Toute la teneur de nos existences vient d'abord du sens
que nous sommes capables d'y projeter, par les histoires que nous sommes en mesure de nous raconter.
Ces histoires, on peut les appeler cultures, mythes, religions, propagandes...
En 1928, Edward Bernays, neveu de Freud et alchimiste de ses concepts, écrit Propaganda2, dans lequel il
promeut une dimension nouvelle des rapports de pouvoir : les "relations publiques".
Précurseur de l'acceptabilité sociale, il a su convaincre gouvernements et entrepreneurs de l'importance
de toucher le public en lui racontant la bonne histoire : "Le conseiller en relations publiques anticipe les
humeurs de l'opinion et préconise l'attitude à adopter pour les prévenir, soit en démontrant au grand
public que ses craintes et ses préjugés sont sans fondement, soit, au besoin, en modifiant l'action de son
client autant qu'il le faut pour supprimer les motifs de récrimination." (p.81).
Le marketing, la communication, l'acceptabilité sociale, bref, ce que Bernays nomme "propagande" pose
la question de la vérité et du mensonge dans les sociétés démocratiques. Existe-t-il des techniques de
mensonge et de manipulation psychologique propres à cadenasser la servitude volontaire ? Faut-il traquer
systématiquement les mensonges d'état ou les stratégies de manipulation des multinationales pour se
dégager de l'emprise du pouvoir, et gagner en liberté ?
L'accent de vérité
Il semble que la vérité ne suffise pas à la liberté. Combien de scandales politico-financiers, de crimes
d'état, de violences commises par des multinationales défraient la chronique, sans qu'aucune avancée
sociale n'advienne. Bien au contraire, le système actuel a appris à se nourrir des critiques et des
indignations portées à son encontre. La liberté de dire tout et son contraire, avec une abondance de
moyens de diffusion et de canaux d'information, se traduit par un brouhaha généralisé qui ne fait que
légitimer le pouvoir en place en lui donnant l'apparence de la démocratie, tandis qu'aucune attaque
sérieuse à son encontre n'est audible.
Dire le vrai importe peu. L'essentiel est d'en maîtriser les apparences, domaine où excellent les experts en
communication. Les chefs d'état, autant que les grandes entreprises, doivent leur crédit aux histoires qu'ils
savent raconter à un public en mal de sens3.
La bataille politique ne se joue pas sur le terrain de la vérité, condamné à d'interminables et stériles
contre-expertises, dans lesquelles ne triomphent finalement que ceux qui ont le plus de temps et d'argent à
perdre. L'affrontement est ailleurs, autour de l'art de dire la condition humaine, avec la capacité à inventer
et à raconter des histoires. Produire un récit qui fasse sens pour les hommes d'aujourd'hui, embarqués
dans "la plus gigantesque galère sociale de tous les temps"4, et sommés d'adorer le nouvel idéal technoscientiste.
Depuis les mythologies antiques, cette guerre s'est articulée autour de la religion, de la
philosophie, de l'histoire ou des "actualités".
Avec l'acceptabilité sociale, apparaît une nouvelle figure mythique : la technologie. En elle résideraient
toutes les réponses à nos questions, toutes les solutions à nos problèmes : sociaux, physiologiques,
psychiques, politiques. De moyen destiné à nos fins, la technique est devenue une fin en soi, remède à tous
nos maux. Cette fiction est ainsi censée nous tenir lieu d'avenir.
Mais nous, qui ne croyons pas à cette fable extraordinaire, non pas parce qu'elle est fausse, mais parce
qu'elle sonne creux, serons-nous capables d'inventer notre propre histoire – ordinaire ?
NOTES
1. Hans Jonas, par exemple, justifie notre responsabilité à l'égard de la vie par cette idée que la vie vaut par
elle-même. Mais il précise qu'une vie authentiquement humaine est placée sous le signe de la liberté.
2. Editions de la Découverte.
4. Jacques Lacan, 1948.
3. à ce sujet, voir Storytelling de Christian Salmon.


2010...Europe et Minarets.

2010...Europe et Minarets.


Par référendum du 29 novembre 2009 les Suisses ont décidé, avec une majorité de 57 %, que les minarets sont à interdire sur leur sol.


Tous crient haro sur ces pauvres Suisses qui sont  politiquement et religieusement si peu corrects. Pourtant ils ne sont que la pointe de l'iceberg du refus général de l'Islam et de ses minarets en Europe. Les Suisses ont l'immense mérite d'avoir osé de poser la question au peuple, chose impensable dans le reste de l'Europe.


Mais les sondages font fi, grâce à une certaine liberté de presse qui existe encore.


...La chape de plomb du politiquement correct se lézarde, les consciences se libèrent, les langues se délient.


Force est de constater qu'un abysse sépare la classe politique - et religieuse - de la grande majorité des Européens.


Voici les résultats de quelques sondages du 30 nov. 2009 :


LE FIGARO : « Faut-il interdire la construction de nouveaux minarets en France ? » - Oui (76,98%). Non (23,02 %). Votants : 7671.

LE MONDE : « Organiser un référendum sur la construction de minarets, comme cela s'est fait en Suisse où il a été rejeté par 57% de la population, est-ce, selon vous ... un signe de démocratie (61,5%), … ou un signe d'irresponsabilité (33,2 %), … sans opinion (5,3%). » Votants : 15763.

L'EXPRESS : « S'il y avait un référendum pour interdire de nouveaux minarets en France, je voterais… Oui (86 %), Non (11 %), ne se prononce pas (2%). Votants : 8475.

RMC : « Voteriez-vous pour l'interdiction des minarets ? » Oui (83%), Non (17%). 945 votes.

M6, La question du jour : « Etes-vous choqué par le rejet des minarets en Suisse ? » - Oui (25%). Non (67%). Sans opinion (8%). Votants : 45021.

LE SOIR (Belgique) : « Les Suisses se sont prononcés pour l'interdiction des minarets. En Belgique, la question mérite-t-elle d'être posée ? » - Oui (63,2%), Non (34%), sans avis (2,8%). Votants : 3428.

20 MINUTOS (Espagne) : « Que pensez-vous de l'interdiction de la construction de minarets en Suisse ? » – Bien (94%), Mal (6%). Votants : 3629.

DN GLOBO (Portugal) : « Est-ce que la Suisse a raison d'interdire la construction de minarets ? » - Oui (68%), Non (32%). Votants : 1694.

ELSEVIER (Hollande) : « La Suisse a voté dimanche pour l'interdiction de la construction de minarets. C'est une bonne idée ? » - Cela devrait être fait également en Hollande (84%), Alors les Suisses devraient également interdire la construction d'églises (8%), Oui si les minarets ne sont pas trop élevés (8%). Votants : 2107.

LEGGO (Italie) : « Plus de minarets, comme en Suisse ? » - Oui (84,4%), Non (13,6%). Je ne sais pas (2%). Votants : ?

SPIEGEL (RFA) : « Devraient les minarets également être interdits en RFA ? » – Oui (76,30%), Non (21,41%), Je ne sais pas (2,3%). Votants : 29164.

WELT (RFA) : « Pensez-vous que le vote des Suisses est raisonnable ? » - Oui (87%), Non (12%), Je ne sais pas (2%). Votants : 4664.

Résultats : pas un seul sondage au-dessous des 57% en Suisse. Ceux-ci sont plutôt des enfants sages par rapport aux autres Européens.

...

(ru, 28.12.2009).


La perte des départements français d'Afrique du Nord avait été prédite depuis 1917 par le Bx Père de Foucauld http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Foucauld


qui avait écrit à son ami Laperrine:

« Si vous n'en faites pas des chrétiens, dans 50 ans ils vous mettront à la mer ».

Mais pourquoi la France catholique et missionnaire n'a-t-elle  pas fait des chrétiens de ces descendants des chrétientés romaines qui existaient avant l'arrivée de l'envahisseur musulman? Saint Optat, saint Cyprien, saint Fulgence, saintes Perpétue et Félicité mais surtout saint Augustin sont des saints des 3 premiers siècles de la chrétienté. Les 3 premières années qui suivirent la prise d'Alger en 1830 furent des années enthousiastes. Citons pour cela la XIIe croisade du père Avril:

Le général Daumas terminait ainsi son ouvrage sur la Kabylie: « que ferons-nous des Kabyles? - La réponse est facile répond Caffarel, il faut en faire des Français. - Mais comment y arriver? - En en faisant des Chrétiens ».
            L'illustre Cardinal Pacca recevant à Rome Mgr Dupuch en 1838, s'écriait: « je puis mourir maintenant que mes yeux ont vu se redresser le siège d'Augustin! ».
            Le 5 juillet 1830, le Général Comte de Bourmont pénétrait victorieux dans la casbah. Il ordonnait aussitôt la célébration d'une messe solennelle, à la fin de laquelle, s'adressant à ses troupes et ses aumôniers: « Vous venez de rouvrir avec nous la porte du Christianisme en Afrique. Espérons qu'il y viendra bientôt faire refleurir la civilisation qui s'y éteinte ». Et il fit planter une croix sur le monument le plus élévé d'Alger,la mosquée de la Casbah, devenue très vite l'Eglise Sainte Croix.
            Ce même 5 juillet, Pélissier conduisait une colonne d'infanterie, précédée d'un détachement de sapeurs du génie, aux sinistres fossés du fort Bal-el-oued, pour forcer les grilles épaisses des bagnes humides, creusées sous les bastions. Ils rendaient ainsi la liberté à près d'un millier d'esclaves chrétiens.
            En 1832, le Duc de Rovigo demandait au Muphti d'Alger et les Oulémas rassemblés, de transformer leur plus belle mosquée en église: « Dieu soit béni, s'écrièrent-ils d'un commun accord, que l'Algérie se réjouisse. On n'accusera plus désormais les Français de ne pas croire en Dieu. Prenez celle de nos moquées qui vous conviendra le mieux. Elle changera de culte sans changer de Dieu ». On choisit la mosquée de Ketchaoua, qui allait devenir cathédrale. On installa un autel de fortune et la statue de la Sainte Vierge dans le mihrab (chaire de l'iman pour la prière). Quelle ne furent pas la stupéfaction et la joie de découvrir le sens des arabesques d'origine qui l'ornaient: « Dieu envoya un Ange à Marie pour lui annoncer qu'elle serait la Mère de Jésus – Marie répondit: comment cela se fera-t-il? - Et l'ange : par la Toute-Puissance de Dieu ». Ainsi, Marie n'avait jamais cessé de rester Notre Dame d'Afrique, et c'est elle qui accueillait, solennellement ses enfants. Mgr Dupuch devait compléter en faisant inscrire en lettre d'or sur la coupole: le Christ, hier, aujourd'hui et à jamais » (hébr.). Le Christ régnait par Marie.
            Hélas! Tous ces beaux projets étaient sciés au départ: « l'exercice de la religion musulmane restera libre » déclarait le général de Bourmont dans le 5e article de la capitulation d'Alger le 5 juillet 1830. Le lendemain, il faisait crier au quatre coins de la ville conquise: « pour les Coulouglis, fils de Turcs et pour les arabes habitant le territoire d'Alger: nous respectons votre religion sacrée, car sa Majesté le Roi protège toutes les religions ». Quelques mois plus tard la monarchie de Juillet, issue d'une révolution anti-religieuse refusa aux arabes la liberté de conscience, les força à rester dans l'Islam...
            Le premier évêque d'Alger de 1838 à 1846, Mgr Dupuch a subi toutes les persécutions parce qu'il gênait la politique antireligieuse officielle. A Philippeville, encore sans église, on construisit en priorité une mosquée, ce qui fit scandale même parmi les arabes. Le ministre de la guerre écrivit à Mgr Dupuch pour «  désaprouver tout acte de prosélytisme » et une autre fois pour lui préciser que la « population catholique était la seule dont le clergé eût à s'occuper en Algérie ». Le 10 novembre 1845, le Directeur de l'Intérieur ordonnait « de faire enlever des salles de l'Hôpital civil les signes du culte extérieur... et de supprimer toute prière publique ». Mgr Dupuch sera acculé à fuir dans une barque qui rejoindra le bateau en haute mer.
            En 1867 Napoléon III n'écrivait-il pas au Cardinal Lavigerie: « Vous avez, Monsieur l'Archevêque, une grande tâche à remplir, celle de moraliser les 200 000 colons catholiques. Quand aux arabes, laissez au Gouvernement le soin de les discipliner et de les habituer à notre domination ». Il avait déjà écrit au Maréchal Pélissier le 6 février 1863: « l'Algérie n'est pas une colonie proprement dite, mais un royaume arabe ».
            Le 14 décembre 1940, alors que j'attendais le car de Blida à la place du Gouvernement, un musulman, une notabilité, vu son maintien et sa tenue, me fixe loguement dans les yeux avant de m'asséner cette phrase terrible: « pourquoi refusez-vous de nous convertir, serions-nous si méprisables? Peu de saisons passeront avant que vous ne le regrettiez amèrement! ».


            Quelle terrible interpellation! Nous payons aujourd'hui les conséquences de ce refus. Ces rappels des passages ci-dessus sont extraits de l'excellent et dramatique livre du RP Maurice AVRIL « La XIIe croisade » paru en 1990 qu'il faut relire aujourd'hui. Il relate le combat mené par ce père Lazariste pour convertir et baptiser les familles de Harkis, abandonnées non seulement par le Gouvernement républicain d'alors, mais aussi par nos évêques: « Il faut les aider à rester de bons musulmans, à pratiquer leurs fêtes, à ne pas devenir athées »: telles furent les consignes données par Mgr de Dignes en 1962 au RP Avril, qui partit en larmes de l'évéché ...

Mai 1968 : Une nouvelle période révolutionnaire s'installe dans notre pays: Révolution douce, pas de guillotine, pas de pontons de Rochefort, pas d'Ile Madame, pas de carmélites de Compiègne! Étrange? Non, car la Révolution conciliaire, ce « 1789 dans l'Eglise », était passée par là. Satan avait enfin pris le contrôle du siège de Pierre « Les fumées de Satan... ». En 1793, Il avait coupé le lien reliant le Temporel à Dieu en guillotinant le Roi de France, Lieutenant du Christ. Après une accalmie, pendant laquelle la France missionnaire s'ouvrit sur les cinq continents (Pas moins de 50 fondations d'Ordres et/ou Congrégations de Religieux et Religieuses entre 1800 et 1880, sans compter les Oeuvres sociales, mises sur pied par des laïcs catholiques), sauf en Afrique du Nord (voir RP Avril, ci-dessus) où le cardinal Lavigerie, principal artisan du funeste « ralliement » de Léon XIII, le 12 novembre 1890, porte un toast à la République et fait jouer la Marseillaise lors d'un banquet d'officiers de Marine (Quid 1994).

La Révolution de Vatican II pas encore terminée, les clercs, non seulement désertent, mais beaucoup préparent Mai 68. Dès 1964, il y eu la scission CFTC/CFDT. Des R.P., comme le dominicain Cardonnel, « entrent dans la danse »: « Pas de Révélation sans Révolution » et des appels à la grève générale sont lancés par ces personnages. Les soutanes disparaissent au profit du complet veston et de la malette de VRP. Cette Révolution fut douce, car Satan avait dit par la bouche de Camille Desmoulins (1760-1794): « Ce sont les despotes maladroits qui se servent des baïonnettes, l'art de la tyrannie est de faire la même chose avec des juges ».

Depuis cette nouvelle poussée révolutionnaire, où « aucune Loi morale ne doit être au-dessus des lois de la République » (J.Chirac), les tenants et défenseurs de la Loi naturelle (Sinaï), sacralisée par le Christ (Golgotha) et transmise (en principe) par le successeur de Pierre, sont trainés devant les tribunaux. Les défenseurs de la Culture de Vie sont diabolisés. Un mot de travers et hop! devant le juge, qui, lui, n'ayant plus de Crucifix dans son prétoire, condamne à sa guise, selon le désir de son Ministre, ou de « sa » Ministre.

Depuis 1975, 220 000 avortements sont pratiqués légalement chaque année.

« Quand elles viennent nous voir ce sont des pleurs avant, des pleurs après. Elles disent: Je suis obligée, je suis obligée ». « on a réalisé que cette femme avortait en fait sous la contrainte... cette femme est maintenant brisée, or elle méritait de garder son enfant ». « Ce n'est pas parce que je pratique des IVG que je suis pour l'IVG. 99% des gynécologues vous diront la même chose. Nous n'aimons pas cela ». « Il y a trente ans j'allais en prison si je pratiquais l'avortement, aujourd'hui je vais en prison si je refuse d'en pratiquer! Le pire, vous savez ce que c'est? C'est qu'on me demande de faire ça avec le sourire »:

Ce sont quelques réponses faites à Sabine Faivre et qui sont relatée dans son livre: La vérité sur l'avortement aujourd'hui, Editions Téqui, 2006).

Nous pouvons ajouter qu'aujourd'hui, c'est à l'autre bout de notre vie terrestre que le législateur républicain s'attaque:

« Dès que l'on dépasse 60-65 ans, l'homme vit plus longtemps qu'il ne produit et coûte cher à la société ... Je suis, pour ma part, en tant que socialiste contre l'allongement de la vie parce que c'est un leurre... L'euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures... » :

Propos effrayants de M. Attali, hier conseiller de M. Mitterand et aujourd'hui de M. Sarkozy! Chers amis, qui êtes en retraite, si par malheur vous devez êtres hospitalisés prenez la précaution de recevoir le sacrement de l'Extrême Onction. Ce monde court à sa perte.

1988: La Révolution est arrivée à son terme. Satan, comme nous venons de le voir, s'est emparé non seulement du Royaume de Marie, mais également du Trône du Vicaire du Christ. Après avoir décapité le Roi de France, lien reliant le Temporel à Dieu, Il a réussi à couper le lien reliant la Terre avec le Ciel en détruisant la Ste Messe de toujours.

Il règne avec l'argent à la place du Christ: « Nul ne peut servir deux maîtres... ». Tout semble perdu...

...

En ce mardi 13 mai, anniversaire des apparitions de Fatima

Jean BOJO


"Vous vous êtes fait un dieu d'or et d'argent, et quelle différence y a-t-il entre vous et l'idolâtre, sinon qu'il adore une idole et que vous en adorez cent? "

La Divine Comédie, Enfer par Dante.


http://versdemain.org/images/Veau_d_Or.gif


Le chemin d' espérance passe par la petite Suisse :

http://www.pavie.ch/articles.php?lng=fr&pg=337



lundi 28 décembre 2009

The Federal Reserve, alias FED, is private

If one is in a big city, especially one where a Fed branch is located, if you look in the Government section, blue pages I think, under US Treasury, you'll find The Federal Reserve listed without a phone number and it will say SEE BUSINESS WHITE PAGES. 

Could anything be more explicit ???

Best regards,.
Bob Taft
The Taft Ranch
Upton, Wyoming
(307) 465-2447

"We hang  the petty thieves and appoint
the great ones to public office." Aesop

http://www.freedomclubusa.com/the_tun
http://www.rumormillnews.com/cgi-bin/archive.cgi?read=74897

more http://pavie.ch/?lng=en

dimanche 27 décembre 2009

Allmend suisse, la solution à la crise. Paris le 23 janvier 2010.

Biens Communs, RDV à Paris le 23 janvier 2010


Nous appliquons ces méthodes des biens communs à la "suisse" à Madagascar par exemple:

http://pavie.ch/articles.php?lng=fr&pg=263


La 1ère Initiative française du Forum Mondial Sciences et Démocratie se tiendra à Paris le 23 janvier 2010 à la Bourse du Travail.

Vous pouvez d'ores et déjà ajouter cette date à votre agenda. N'hésitez pas à faire circuler l'information dans vos réseaux. D'avance merci pour votre participation.

L'initiative française du FMSD cherche à diffuser et poursuivre le processus lancé à Belém en proposant d'organiser une journée de rencontres, d'ateliers et de dialogues le 23 janvier 2010 à la Bourse du Travail (3 rue du Château d'eau – Paris 10e) dans le cadre du Forum social mondial (FSM) décentralisé.

Voici le déroulé de la journée du 23 janvier 2010 :

> Matin

- 9h30 – 10h30 : Plénière d'ouverture comportant deux parties

1) Bilan de la rencontre de janvier 2009 de Belém et présentation du processus par Fabien Piasecki (Fondation Sciences Citoyennes) ;
2) Présentations par Christelle Baunez (ATTAC) et André Jaeglé (FMTS) sur le thème « Pourquoi et comment améliorer le dialogue entre les chercheurs et les mouvements sociaux ?« .

- 10h45 – 12h45 : 5 ateliers en simultané.

> Après-midi

- 14h00 – 16h00 : 5 ateliers en simultané ;
- 16h15 –  18h00 : Plénière de bilan des ateliers et perspectives.

Les réunions préparatoires ont permis de proposer et discuter des ateliers qui seront préparés et tenus, pour chacun d'entre eux, par plusieurs associations ou syndicats volontaires, selon la formule retenue dans les forums sociaux*.

Dix ateliers sont prévus, ce nombre semble suffisant. Toutefois, toute nouvelle proposition d'atelier sera traitée, la fusion avec des ateliers déjà proposés sera privilégiée.

La présentation détaillée des ateliers proposés est disponible ici.

Cette initiative nationale devrait permettre l'ancrage ultérieur du forum dans les régions. Aussi nous espérons que les associations régionales pourront y participer.

Biens communs de la connaissance
proposé par VECAM avec C&F éditions et ATTAC France

Le thème des biens communs de la connaissance était central au cours du Forum Mondial Sciences & Démocratie qui s'est déroulé à Belèm en janvier 2009. Il a connu deux rebonds importants :
- une déclaration pour la « récupération des biens communs », signée par plus d'un millier de personnes ;
- le Prix Nobel d'économie attribué à Elinor Ostrom pour son travail sur la gouvernance des biens communs.

L'atelier proposé vise à
- approfondir et partager la notion de biens communs de la connaissance ;
- souligner les impacts des divers mouvements sociaux qui ont fait de la construction des communs leur coeur (mouvement des logiciels libres, chercheurs pour le libre-accès à la science, creative commons,…) ;
- montrer l'impact de la théorie des biens communs pour résister à la marchandisation et la taylorisation de la recherche scientifique.

Contact pour cet atelier : Hervé Le Crosnier (email).

Une bonne nouvelle pour la théorie des Biens Communs

26 octobre 2009 :: par admin :: Catégorie : Débats

Le prix Nobel d'économie a été décerné le 12 octobre 2009 à Elinor Ostrom, qui travaille sur les Communs, cette forme spécifique de propriété et de gouvernance qui place les décisions collectives des « communautés » au centre du jeu socio-économique. Cette question des Biens communs a longtemps été ignorée par la science économique, par la politique et par les mouvements sociaux, mais elle est en passe de redevenir un « outil pour penser » majeur.

Le prix Nobel d'économie a été décerné le 12 octobre 2009 à Elinor Ostrom et Oliver Williamson. Leurs travaux, quoique très différents, s'écratent des travaux de modélisation économique appuyée sur le modèle néo-classique, mais portent sur un « retour au réel ». Ils prennent en compte des interactions humaines et leurs effets, pour Williamson dans le cadre de la firme et pour Ostrom dans le modèle des biens communs, en s'échappant du modèle de la « rationalité économique » qui a longtemps prévalu dans les constructions mathématiques à la mode au cours de la décennie précédente. C'est une confirmation du changement d'orientation des Nobels entamé par la reconnaissance du travail de Paul Krugman l'an passé. Un changement qui va dans le sens d'un rapprochement entre l'économie et la politique, dans le même ordre d'idée que l'attribution du Prix Nobel de la Paix accordé au financier alternatif Mohamed Yunus précédemment. L'économie n'est plus cette théorie univoque qui servirait de hochet aux politiciens en mal d'instruments de pression sur les peuples (le « There is no alternative » de Margaret Thatcher, repris sous toutes ses formes par nos dirigeants néo-libéraux de tous bords depuis presque trente ans). Les décisions des humains de construire ensemble leur mode de production et de trouver des règles qui ne ressemblent pas à l'imagerie du marché afin d'autogérer leur actions communes pourraient enfin revenir au centre de la réflexion.

En soi, ce simple fait serait une bonne nouvelle. Ajoutons que Elinor Ostrom est aussi la première femme récompensée par un Prix Nobel d'économie… pour des travaux sur l'organisation collective de la vie. Mais c'est pour d'autres raisons encore qu'il faut se féliciter aujourd'hui de la décision de Stockholm.

Elinor Ostrom travaille sur les Communs, cette forme spécifique de propriété et de gouvernance qui place les décisions collectives des « communautés » au centre du jeu socio-économique. Or cette question des Biens communs, qui a longtemps été ignorée par la science économique, par la politique et par les mouvements sociaux, est en passe de redevenir un « outil pour penser » majeur, qui ouvre de nouvelles portes, et qui est en adéquation avec les questions du siècle qui débute (crise écologique, irruption des réseaux numériques, économie de la connaissance, modification profonde des régimes de production, redéfinition des droits de propriété immatérielle…). L'extension du travail immatériel et du numérique à l'échelle du monde et dans toutes les activités humaines souligne l'émergence centrale d'un nouveau type de bien commun, articulé autour de la connaissance et de l'information, et des règles collectives de fonctionnement en réseau.

La question des « Communs » est au coeur de l'histoire du capitalisme. La première grande révolte populaire fondatrice de nos conceptions actuelles du droit, dans l'Angleterre du XIIIème siècle, avait pour cause l'expropriation des Communs. En mettant la main sur les forêts et les terres communales, le Roi Jean et les Barons jetaient dans le dénuement le plus total ceux dont la survie même dépendaient de ces terres ouvertes aux récoltes de tous : veuves ayant le droit de ramasser le bois de chauffage, paysans laissant paître les moutons, ramasseurs de champignons et de miel,… L'enclosure des Communs allait susciter de grands mouvements populaires, et des figures fortes marquant l'imagination comme « Robin des Bois ». Une armistice fut trouvée dans l'élaboration de deux traités en 1215 : la Grande Charte et la Charte des Forêts. Le premier consacrait ce que nous appelerions aujourd'hui les Droits politiques et sociaux et offrait la garantie de procès équitables et la nécessité de placer l'autorité royale sous le régime collectif de respect du droit. Et le second se consacrait aux « droits économiques et sociaux » en définissant les droits des usagers des forêts, les communs de l'époque. Dès lors cette question des communs a traversé toutes les révoltes populaires, tout comme elle a traversé toutes les tentatives d'élaborer un droit et des lois qui équilibrent les sociétés en respectant les humains qui la composent. En sens inverse, à la suite de Peter Linebaugh, on peut relire l'histoire de la colonisation, de l'esclavage et de la prolétarisation comme une volonté perpétuelle du capital de réduire les communs et d'imposer le règne de la marchandise, à la fois pour dégager de nouveaux espaces au profit, mais aussi pour limiter les capacités d'auto-organisation des populations.

Du côté scientifique, la notion de Communs reçu une attaque particulièrement pernicieuse en 1968, quand le socio-biologiste Garrett Hardin publia son article « la tragédie des communs ». Dans ce modèle abstrait, Hardin considérait l'usage abusif de paturages communs par des bergers, chacun cherchant à y nourrir le plus grand nombre d'animaux… au point de réduire la quantité d'herbe disponible. Ce modèle du « passager clandestin », qui profite d'un bien disponible sans s'acquiter de devoirs envers la communauté, reste le modèle abstrait de référence ; un modèle simpliste qui colle parfaitement avec l'idéologie libérale. Avec de telles prémisse, la conclusion de Hardin s'imposait : « le libre usage des communs conduit à la ruine de tous ». Or Elinor Ostrom et Charlotte Hess, dans leur ouvrage majeur « Understanding knowledge as a commons » réduisent en poudre ce modèle qui a pourtant fait couler tant d'encre. Pour elles, le modèle de Hardin ne ressemble aucunement aux communs réels, tels qu'ils sont gérés collectivement depuis des millénaires, à l'image des réseaux d'irrigation ou des pêcheries. Pour Hardin, les communs sont uniquement des ressources disponibles, alors qu'en réalité ils sont avant tout des lieux de négociations (il n'y a pas de communs sans communauté), gérés par des individus qui communiquent, et parmi lesquels une partie au moins n'est pas guidée par un intérêt immédiat, mais par un sens collectif.

Le grand apport d'Elinor Ostrom est dans cette distinction entre les « Communs considérés comme des ressources » et les « Communs considérés comme une forme spécifique de propriété ». Cette conception prend de plus en plus d'importance avec l'intégration des préoccupations écologiques dans l'économie. La notion de Communs devient attachée à une forme de « gouvernance » particulière : il s'agit pour la communauté concernée de les créer, de les maintenir, les préserver, assurer leur renouvellement, non dans un musée de la nature, mais bien comme des ressources qui doivent rester disponible, qu'il faut éviter d'épuiser. Il n'y a de Communs qu'avec les communautés qui les gèrent, qu'elles soient locales, auto-organisées ou ayant des règles collectives fortes, y compris des Lois et des décisions de justice. Les Communs sont des lieux d'expression de la société, et à ce titre des lieux de résolution de conflits.

La théorie des Communs connaît un nouveau regain depuis la fin des années 1990, quand on a commencé à considérer les connaissances, les informations et le réseau numérique internet lui-même comme un nouveau Commun, partagé par tous les usagers, et auprès duquel chaque usager a des droits (libre accès au savoir, neutralité de l'internet, production coopérative, à l'image de Wikipedia,…) comme des devoirs. Il existe une différence majeure entre ces Communs de la connaissance et les Communs naturels, qui a été pointée par Elinor Ostrom : les biens numériques ne sont plus soustractibles. L'usage par l'un ne remet nullement en cause l'usage par l'autre, car la reproduction d'un bien numérique (un fichier de musique, un document sur le réseau, une page web,…) a un coût marginal qui tend vers zéro. On pourrait en déduire que ces Communs sont « inépuisables », et qu'une abondance numérique est venue. Or si l'on considère les Communs comme un espace de gouvernance, on remarque au contraire que ces nouveaux Communs de la connaissance sont fragiles. Il peuvent être victimes de ce que James Boyle appelle « les nouvelles enclosures ». Les DRM sur les fichiers, l'appropriation du réseau par les acteurs de la communication, la diffusion différenciée des services selon la richesse du producteur, l'appropriation privée des savoirs (brevets sur la connaissance) ou des idées et des méthodes (brevets de logiciels), le silence imposé aux chercheurs sur leurs travaux menés en liaison avec des entreprises,… sont autant de dangers qui menacent ces nouveaux Communs au moment même où leurs effets positifs sur toute la société commencent à être mis en valeur.

Ces Communs de la connaissance ont donné lieu à l'émergence de nombreux mouvements sociaux du numérique, à des pratiques communautaires dépassant les cercles restreints pour peser sur toute l'organisation de la société en limitant l'emprise du marché et des monopoles dominants sur cette nouvelle construction collective du savoir. On peut citer ainsi le mouvement des logiciels libres ; celui des scientifiques défendant l'accès libre aux publications de recherche ; les paysans opposés à la mainmise sur les semences ; les associations de malades oeuvrant pour la pré-éminence du droit à la santé sur les brevets de médicaments ; les bibliothécaires partisans du mouvement pour l'accès libre à la connaissance ; les auteurs et interprètes qui décident de placer leurs travaux sous le régime des « creative commons » ; les rédacteurs de projets collectifs qui construisent des documents partagés sous un régime de propriété ouvert, garantissant la non-appropriation privée, à l'image de Wikipédia ou de Music Brainz ; ce sont même des organismes publics qui partagent leurs données pour des usages libres, commela BBC pour la musique et les vidéos, ou PBS le grand réseau de radio public des Etats-Unis. Avec l'internet, cette notion des Communs de la connaissance connaît à la fois un profond intérêt scientifique et pratique, mais voit aussi un nouveau terrain d'expérimentation. Le réseau numérique est à la fois un outil pour la production de ces communs numériques, et une source de règlement des conflits ou de partage des méthodes d'organisation garantissant la maintenance des communs ainsi construits.

En rapportant la question des Communs à cette double dimension, de la gouvernance d'architectures humaines et de biens collectifs d'une part et de la mise à disposition pour tous et le partage des outils et des connaissances d'autre part, les travaux scientifiques sur les biens communs, dont Elinor Ostrom est une figure majeure, ouvrent des portes nouvelles aux mouvements sociaux du monde entier. En témoigne le récent appel « Pour la récupération des biens communs » issu du Forum Social Mondial de Belèm de janvier 2009.

L'attribution du Prix Nobel d'économie à Elinor Ostrom est donc une excellente nouvelle pour le développement d'une réflexion politique et sociale adaptée aux défis et aux enjeux du 21ème siècle.

Caen, le 12 octobre 2009

Hervé Le Crosnier

(Texte diffusé sous licence Creative commons v3 – attribution, il a été publié sur le site vecam.org)

Pour approfondir la réflexion, quelques pointeurs sur la question des Communs, notamment des communs de la connaissance :

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Allmend suisse, la solution à la crise.

La Suisse des Valsers, des montagnes, des campagnes, malgré des pressions historiques, résiste selon les valeurs ancestrales qui ont fait une Suisse libre, heureuse et neutre.

Ces valeurs sont le respect des minorités, des différences, la tolérance des autres idées, religions, langues...

Chez les Valsers, contrairement à tout le reste du monde, c'est le cadet, le petit dernier qui hérite du domaine des parents ( un peu comme dans toutes les histoires bibliques, David, Jacob...), avec la responsabilité de s'occuper de leur vieillesse et des frères et sœurs qui auraient des revers ( Assurance gratuite AVS, risque et maladie).

Leurs habitations sont réparties sur le territoire, les parents ont un petit chalet près du dernier fils. Les domaines sont souvent communs ( allmend) et les décisions sont prises depuis des siècles démocratiquement, sans droit de veto, à main levée.

Leur doctrine pratique se résume en fédéralisme, subsidiarité, corps intermédiaires, communes, cantons, confédération, fiscalité proche des citoyens.

Hofer le tyrolien a défendu ces valeurs même contre les troupes napoléoniennes.

La démocratie directe unique en Suisse ( initiative constitutionnelle, référendum) vient de leur histoire.

L'art musical ( yodle, tyroliennes, la valse...) et pictural est joyeux. Les fêtes sont importantes, lors des mariages par exemple, toutes les familles se rassemblaient et, pendant une fête qui durait plusieurs jours, le chalet des mariés était construit et offert gratuitement au jeune couple.

Quand un enfant arrive, on dresse une grande pique ornée de son prénom pour en informer toute la vallée. Cette grande pique a servi de modèle pour faire les hallebardes pour la défense des familles.

Les Valsers ont perfectionné la technique de la montagne dans toute l'Europe. Il ont colonisé, depuis leur vallée d'origine, le Siebenthal ( Gstaad, Saanen, Gessenay, G sana) la Suisse, l'Allemagne ( Bavière), l'Autriche, la France, l'Italie, le Liechtenstein et même des vallées yougoslaves ( Sbrinz).

Ils sont les spécialistes de la construction des bisses, des routes de montagne, des ponts ( le pont du diable au Gothard, du Sanetsch....).

Le jass est un jeu des valsers.

Leurs jeux sont pleins de philosophie subtile, jass, hâte-toi lentement... Le jass donne la priorité au bourg, puis au neuf, avant l'empereur, le roi et la reine, à l'initiative de Godomar, Patrice d'occident, qui s'est caché dans les montagnes et qui a basé le pouvoir sur l'allmend (toutes les personnes, qui sont toutes prêtres, prophètes et rois).


Tous les Valsers ( Walsers) viennent du Siebenthal, ( maintenant Ober und Nieder Simmental), vallées placées sous le chiffre sept, sept sources, sept villages..., vallées des routes de refuge des Rings burgondes. Les Valsers sont les héritiers des Nibelungen du Royaume de Worms et leur langue reste proche malgré les siècles. Les vraies Nibelungen, écrites par un évêque, racontent les batailles des Burgondes contre notamment Attila et ses Huns, ami d'enfance d'Aetius le comploteur. Les romains voulaient se venger des légions perdues à 100 % lors de la bataille du Toten Burg, Attila sera finalement tué par une princesse Burgonde, Idilco et Aetius par l'empereur lui-même, après la boucherie des champs catalauniques, gigantesque champ de bataille de plus de 100km de rayon où la fourberie des deux amis fera s'exterminer les "barbares chrétiens burgondes" contre les "autres barbares", les Huns n'étant à dessein que rarement face aux Romains.

Vu la coalition des forces qui voulaient les détruire, car c'était le premier royaume chrétien, les Burgondes, sur l'ordre de leur roi G odomar se sont réfugiés autour de G essenay, G Sana, Saanen, autour d'une autre église St Maurice, G staad, G steig, à une journée de marche du sanctuaire de St Maurice, qu'ils avaient construits et financés pour l'éternité de la Laus perennis de leur roi St SiG Gismond.

Le G est important, Grüss Gott, Gemeinde, Germains, Gemut, Grund, Genf,


Puis ils se sont répandus au fil des migrations Valsers dans toutes les Alpes, au-dessus de 1'000 mètres.

www.wir-walser.ch

www.wir.ch

Les conseils du Saint à Stans ont sauvé le pays d'une guerre civile et gardé la Suisse en paix depuis des siècles. Voici le secret de la réussite suisse qui se trouve sur www.de-siebenthal.com

La devise suisse est et restera un pour tous et tous pour un. Puisse le "monde" être influencé en bien par les vraies valeurs de la petite Suisse et le préambule de sa Constitution.

www.admin.ch

Au nom du Dieu tout puissant.

L'Abbaye de Saint-Maurice doit son origine au sanctuaire élevé sur le tombeau de saint Maurice ( Moisha, Moïse ) et de ses Compagnons martyrs, soldats thébains morts témoins de leur foi vers la fin du IIIe siècle.

Saint Théodore, évêque d'Octodure, rassemble les corps des Martyrs dans de grands caveaux au pied de la falaise, vers 380.

Saint Sigismond, premier roi Saint d'Europe, fils du célèbre roi des Burgondes Gondebaud, fonde le monastère qu'il dote et, le 22 septembre 515, il inaugure la louange perpétuelle, 24h/24, tandis que l'abbé saint Ambroise (516-520) élève une nouvelle basilique contiguë au sanctuaire primitif. Le Monastère d'Agaune ainsi fondé comprend une communauté de moines préposés à la garde du sanctuaire et à l'accueil des pèlerins.

Au IXe siècle, des chanoines succèdent aux moines; en 1128, ils adoptent la Règle de saint Augustin.

Le culte des Martyrs se développe. La terre d'Augaune devient un centre spirituel du second royaume de Bourgogne (888), puis de la dynastie des Savoie.


Dès l'origine, l'Abbaye possède son baptistère; des privilèges pontificaux et royaux la placent sous l'immédiate dépendance du Siège apostolique. Les abbés de Saint-Maurice jouissent du pouvoir temporel, et parfois spirituel, sur nombre de bourgades et hameaux. L'Abbaye, exempte de toute juridiction épiscopale, devient nullius dioeceseos (actuellement "abbaye territoriale"). L'abbé y exerce une juridiction propre sur le clergé et les fidèles d'un petit territoire d'une superficie d'environ 9685 ha.

Un des noms de famille Walser est par exemple von Flüe en allemand, de La Pierre en Français, de la Pierraz en italien....

Le modèle humain Valser est St Nicolas de Flüe, père de dix enfants et ermite qui a jeûné pendant 20 ans. Il aimait beaucoup St Maurice et la mère du Christ d'Einsiedeln.

www.pavie.ch

Nous appliquons ces méthodes à Madagascar par exemple:

http://pavie.ch/articles.php?lng=fr&pg=263

http://www.kloster-einsiedeln.ch/


http://desiebenthal.blogspot.com/2009/10/elinor-ostrom-allmend-as-in-switzerland.html

www.wir.ch

H1N1. Argent public gaspillé

La révélation des liens étroits entre le Professeur Bruno Lina, le Groupe d'Expertise et d'Information sur la Grippe (GEIG), le Comité de lutte contre la grippe et l'industrie pharmaceutique est une illustration supplémentaire de la nécessité d'assainir la situation de l'expertise en France.


Qu'un groupe financé à 100 % par les producteurs de vaccins serve de conseiller à la Ministre de la Santé est une incongruité qui devrait cesser, voire même être sanctionnée.
La stratégie du Ministère repose depuis le début sur l'hypothèse d'une épidémie touchant 30 % de la population et responsable de 0,4 % de décès (soit 250 000 morts). Il est stupéfiant que ce scénario puisse constituer encore aujourd'hui le scénario de référence alors même que le bilan de la grippe A dans l'hémisphère Sud montre que son impact est de loin inférieur à celui de la grippe saisonnière.
On comprend que l'industrie pharmaceutique ait intérêt à maintenir cette fiction pour justifier la diffusion de millions de doses mais pourquoi l'expertise publique est-elle muette sur le sujet ? Pourquoi aucun scénario autre que celui de la vaccination massive n'a été pris en considération ?
Il semble de plus en plus évident pourtant qu'un autre scénario plus protecteur et plus économe de l'argent public s'impose : celui ciblé sur la protection des groupes à risque et le renforcement des mesures d'hygiène.
Ces faits illustrent l'importance de l'indépendance et de la transparence dans l'expertise pour qu'elle soit fiable et reconnue par les populations.
Cette affaire d'expertise sous influence pour la grippe n'est pas un cas isolé. C'est la même logique qui explique que l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) ait rendu récemment deux avis d'expertise influencés par l'industrie et non protecteurs de la santé publique sur le Bisphénol A et sur le PFOA, comme l'a dénoncé le Réseau Environnement Santé.
Ce grave dysfonctionnement de l'expertise publique montre la nécessité de développer la capacité d'expertise dans les organismes de recherche publique en France et de rompre avec la logique d'une recherche publique de plus en plus mise au service des intérêts privés. La Fondation Sciences Citoyennes demande une loi de protection des lanceurs d'alerte et de l'expertise, reposant principalement sur la création d'une Haute Autorité de l'Alerte et de l'Expertise, chargée non pas de réaliser des expertises mais de définir une déontologie de l'expertise et de la faire respecter (en cas de conflits d'intérêts notamment). Le principe en a été acté lors du Grenelle de l'Environnement, mais la traduction dans la loi Grenelle 1 n'a retenu que l'engagement du gouvernement à présenter un rapport d'ici juillet 2010.
Le rapport attendu du gouvernement sur la Haute Autorité de l'Alerte et de l'Expertise devra tenir compte de ces derniers événements.


Contact FSC et RES :
André Cicolella 06 35 57 16 82 Elena Pasca : 01 43 60 01 35
http://sciencescitoyennes.org/ http://www.reseau-environnement-sante.fr/


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dimanche 20 décembre 2009

Des flots de «fausse monnaie» entre 450 000 et 475 000 milliards de dollars !




«une crise pire encore nous menace»

L'année 2009 se termine presque comme elle avait commencé. Les dérives de la finance continuent de nous accaparer. Et pis, en Suisse, nous apprenons que les responsables de la débâcle d'UBS échapperont à la justice et que les accords négociés par le Conseil fédéral sur la fraude fiscale ne calment toujours pas la pression des pays étrangers. Le seul vrai changement, c'est que le chômage augmente et que les flux financiers reprennent de plus belle autour de la planète, avec leur lot de bénéfices toxiques et de bonus.

De toute évidence, le monde ne tourne pas rond. Pour comprendre ce qui se passe au terme d'une année de crise, «Le Matin» s'est adressé au célèbre enquêteur économique Jean Montaldo. Ce journaliste français, auteur cet été d'une retentissante «Lettre ouverte aux bandits de la finance» (Ed. Albin Michel), dresse pour nous le tableau hallucinant d'un système «casino» qui semble reparti de plus belle.

Vous êtes vraiment certain que les leçons de la crise financière mondiale n'ont pas été tirées?

Je vais même plus loin: il faut s'attendre à une nouvelle onde de choc, plus violente encore, d'ici à la fin de 2010 sans doute. La peste financière poursuit son œuvre. Les mêmes malades continuent de générer des flots de «fausse monnaie», que j'évalue entre 450 000 et 475 000 milliards de dollars! Aucun grand ponte de la finance ne m'a contredit jusqu'ici.

Comment est-ce possible, les politiques ont sévi et de nouvelles règles internationales se mettent en place, non?

C'est bien le problème. Les politiques, à commencer par le G20, n'ont pas le courage de s'attaquer à la racine du mal. Les financiers de casino ont toujours le droit de jouer avec de monstrueuses opérations virtuelles entre banques, que même de grands PDG avouent ne pas comprendre eux-mêmes.

Quels indices vous servent à brosser un tableau aussi apocalyptique?

Il suffit d'observer l'année écoulée. Au début, les grandes banques de la planète se sont révélées virtuellement en faillite et les Etats ont dû les sauver avec l'argent du contribuable. Et que voit-on? Les mêmes établissements se remettent à présenter des résultats exceptionnels avec des marges aussi suspectes qu'avant. Ce rebond ne vient pas de leur rôle premier – financer l'économie –, ce que les banques n'ont plus été en mesure de faire. Non, il s'agit bien du retour de la spéculation sur des produits hautement toxiques, que le G20 n'a pas voulu interdire.

Voyez-vous une lueur d'espoir pour arrêter ce massacre?

Quand j'en parle aux responsables politiques, ils reconnaissent le problème, sans toutefois dire clairement ce qu'ils vont faire. La consanguinité entre finance et politique permet ce truc de fou qui va finir de faire imploser l'économie mondiale.

N'est-ce pas désespérant de voir la justice baisser aussi les bras, comme cette semaine en Suisse face aux responsables de la débâcle d'UBS?

Oui, cela me désole, mais la Suisse n'est pas seule à laisser faire. Vous savez, je ne suis pas un affreux marxiste. Je suis un défenseur du système capitaliste et mes enquêtes m'ont permis de prouver que les grands banquiers de ce monde ont consciemment agi comme des irresponsables et des criminels pour justifier leurs bonus insensés. A l'image de Marcel Ospel, je les désigne nommément dans mon dernier ouvrage et personne n'a porté plainte contre moi! Donc, oui, pour sauver le système capitaliste, il faut punir ces gens et exiger qu'ils rendent les fortunes encaissées. Mais il y a plus urgent encore, je le répète, c'est d'interdire les pratiques toxiques.

 La Suisse continue d'être fortement attaquée. Quelle est sa responsabilité dans le casino mondial que vous nous décrivez?

En tant que spécialiste des vrais paradis fiscaux, je peux vous dire que la Suisse n'est pas une zone de non-droit. La nouvelle catastrophe mondiale qui nous guette ne se jouera pas d'abord chez vous. En ce moment, ce sont davantage les paradis informatiques plutôt que fiscaux qui nous menacent, comme les Bermudes ou la Russie.

Quand vous voyez votre gouvernement essayer de faire sauter le secret bancaire suisse avec des listes de clients volées, vous trouvez que tous les moyens sont bons ou que c'est exagéré?

Cette affaire de la banque HSBC est scandaleuse! Notre gouvernement fait chanter de supposés fraudeurs du fisc grâce à du recel. Oui, le recours à ces listes volées n'est rien d'autre que du recel. Pendant ce temps, les financiers de casino, eux, peuvent poursuivre leurs méfaits sans être inquiétés et en assurant leurs bonus…

 Lutter contre la fraude fiscale de ceux qui engrangent des millions ne serait pas prioritaire?

C'est important, mais l'urgence est bien de stopper les serial killers du casino financier.


Le système bancaire actuel cause la pauvreté en face de
l'abondance en endettant tous les pays et personnes. Les prêts à intérêts ne sont pour la plupart que de simples écritures tirées du néant, c'est à dire de la fausse monnaie,
selon Maurice Allais, Prix Nobel d'économie en 1988
dans « La crise mondiale aujourd'hui »
(Ed. Clément Juglar 1999).
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