vendredi 9 mai 2008

Dioxines, obésité, diabète etc.

En règle générale, le corps humain fonctionne de manière optimale si son indice de masse corporelle (IMC), soit le rapport de son poids au carré de sa taille, est compris entre 18,5 et 24,9. Les individus filiformes présenteront un IMC très bas, tandis que celui des personnes corpulentes sera très élevé (valeur supérieure à 30). Ces écarts s'accompagnent souvent de troubles alimentaires : les accès de boulimie et les vomissements peuvent s'alterner entre les repas, à quoi vient s'associer un sentiment de honte dû à l'absence d'un contrôle total sur la situation. Mais ces problèmes ne se manifestent pas toujours de manière évidente. Dans ses mémoires, l'ex-Premier ministre britannique John Prescott (69 ans) révèle avoir souffert vingt années durant de boulimie ou de gloutonnerie. Selon ses propres dires, il ingurgitait de grandes quantités de malbouffe jusqu'à ce qu'il se sente malade et vomisse le tout. Le fait de manger était pour lui un moment de détente et une source de plaisir ponctuant ses journées de travail. Une chose peu séduisante en soi. Par ailleurs, d'autres études tendent à indiquer que la pollution de l'air pourrait être un facteur obésitogène. Dans le cadre d'une expérience menée en France par l'École nationale supérieure d'Agronomie et des Industries alimentaires de Nancy, des gaz d'échappement de voitures, comparables à ceux pouvant être relevés à proximité des autoroutes, ont été administrés tous les deux jours à des souris pendant deux semaines. A l'issue de ces tests, leur poids a augmenté de manière spectaculaire. À l'échelle d'un être humain de 70 kg, cette augmentation représenterait un gain de poids de 3 kg sur deux semaines en raison des gaz d'échappement polluants (dioxine et benzopyrène). Il va de soi que ce phénomène doit encore être étudié plus en détail.

Bien entendu, l'on considère que le principal problème de la surcharge pondérale est d'être à l'origine de cancers, de maladies cardiovasculaires, de diabète et d'hypertension. En février, la revue scientifique médicale britannique The Lancet indiquait entre autres qu'un accroissement de 5 kg/m² de l'IMC entraînait, chez l'homme, une nette augmentation des risques d'apparition d'un cancer de l'œsophage et, chez la femme, une augmentation des risques d'apparition d'un cancer de l'endomètre et de la vésicule. Par ailleurs, le surpoids n'aurait pas seulement des répercussions physiques et mentales, mais revêtirait aussi une dimension sociale. L'obésité se manifeste davantage chez les individus issus de couches socio-économiques inférieures, tandis que la situation de leurs enfants serait en passe de devenir extrêmement préoccupante.

L'année dernière, la Commission européenne a publié un Livre blanc consacré à cette problématique, intitulé : « Une stratégie européenne pour les problèmes de santé liés à la nutrition, la surcharge pondérale et l'obésité ». Le rôle de l'industrie alimentaire y est également pointé du doigt : une plus faible teneur en sel, graisses et sucres dans les aliments permettrait peut-être de limiter les dégâts, tandis qu'un étiquetage correct aiderait le consommateur à choisir des aliments sains. Enfin, les activités physiques doivent évidemment être encouragées avec la plus grande énergie. En Belgique, de nombreuses actions ont été entreprises pour faire face à ce problème dans le cadre du Plan national Nutrition et Santé (PNNS) de 2006. Elles peuvent éventuellement servir de base au plan d'alimentation durable, qui constitue une des priorités de l'avant-projet de plan DD 2009-2012.

Antoine Pennewaert (06/05/2008)

Plus d'infos :
Plan national Nutrition et Santé (pdf)
Surpoids et santé
(en néerlandais)
Stratégie européenne (Livre blanc)
Réagir aux actions du plan « Favoriser une alimentation durable pour la santé, l'environnement et la société »

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